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Fiducie: Bill Morneau veut réexaminer sa situation

Minister of Finance Bill Morneau speaks to media during a press conference in Vancouver, B.C., on Tuesday September 5, 2017. THE CANADIAN PRESS/Ben Nelms Photo: THE CANADIAN PRESS
Mélanie Marquis, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

OTTAWA — Le ministre Bill Morneau veut être sûr que sa situation financière ne contrevient à aucune règle. Il a donc demandé une rencontre avec la commissaire aux conflits d’intérêts et à l’éthique pour en avoir le coeur net — et pour tenter d’apaiser la tempête politique qui s’abat sur lui.

Dans une lettre envoyée mardi à la commissaire Mary Dawson, celui qui est sur la sellette depuis quelques jours en raison de révélations médiatiques au sujet de sa situation financière écrit qu’il souhaite obtenir un nouvel éclairage.

Car même s’il assure avoir «suivi à la lettre» les recommandations précédemment formulées par la commissaire, le ministre fédéral des Finances note que celles-ci «ont récemment fait l’objet de diverses critiques de la part du public».

C’est pourquoi celui qui dirigeait la firme Morneau Shepell avant de faire le saut en politique demande à la commissaire Dawson «une nouvelle rencontre» afin de «solliciter d’autres conseils» et de discuter de ceux offerts précédemment.

«Si, à la lumière de cette discussion, vous déterminez que des mesures supplémentaires s’imposent, comme une fiducie sans droit de regard, c’est avec plaisir que je me conformerai à vos nouvelles recommandations», indique le grand argentier du pays.

Sans vouloir s’étendre sur les circonstances spécifiques à Bill Morneau, la commissaire Mary Dawson a confirmé mardi qu’elle avait conclu qu’il n’était pas tenu de placer ses actifs dans une fiducie sans droit de regard.

«Je lui ai dit que ce n’était pas exigé (en vertu de la Loi sur les conflits d’intérêts)», a-t-elle cependant précisé en mêlée de presse à l’issue d’un témoignage devant un comité parlementaire.

«Nous suivons ce qui est prévu dans la loi. La loi exige une fiducie pour les actifs contrôlés», a-t-elle souligné.

Lorsqu’on lui a demandé s’il pourrait être pertinent ou nécessaire de resserrer ladite loi, Mme Dawson a répondu par l’affirmative. «Je pense que cela permettrait de ratisser plus large», a-t-elle offert.

Les députés de l’opposition ont encore fait leurs choux gras de cette affaire, mardi, lors de la période de questions en Chambre. Le ministre étant absent pour une seconde journée consécutive, c’est son secrétaire parlementaire Joël Lightbound qui s’est porté à sa défense.

La veille, en marge d’une annonce à Stouffville, en Ontario, Justin Trudeau a voulu décourager les journalistes de poser des questions à son ministre, allant jusqu’à exiger de l’un d’eux qu’il lui en soumette une d’abord, histoire de saisir «l’occasion de parler avec le premier ministre».

Le ministre Morneau, qui a fait fortune sur Bay Street, s’est retrouvé dans l’embarras après que le Globe and Mail eut rapporté dans son édition de lundi qu’il n’avait pas placé ses actifs dans une fiducie sans droit de regard.

Quelques jours auparavant, CBC révélait que l’ancien homme d’affaires avait attendu deux ans avant d’informer la commissaire Dawson qu’il était partenaire d’une compagnie qui possède et gère une villa en France.

Le ministre avait déjà été ébranlé dans les semaines précédentes dans la foulée du dépôt de sa réforme fiscale pour les petites et moyennes entreprises. Face au mécontentement exprimé par des entrepreneurs et aux vigoureuses récriminations de l’opposition, il a dû reculer.

Cela l’a placé dans une position politiquement fragile — si fragile qu’un journaliste lui a même demandé mardi s’il remettait en question son choix de faire le saut en politique. «Absolument pas», a tranché Bill Morneau, qui se trouvait à Montréal.

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