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Québec revoit la gestion de ses bureaux

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Le marché immobilier montréalais en effervescence Photo: Paul Chiasson / La Presse Canadienne
Jocelyne Richer, La Presse canadienne - La Presse Canadienne

QUÉBEC — Le gouvernement Couillard veut exercer un meilleur contrôle de sa gestion immobilière, qui a fait l’objet de sévères critiques dans un passé récent.

Québec entend notamment resserrer le processus d’achat d’immeubles et de location de bureaux, de manière à intégrer davantage les autorités politiques lorsque des sommes importantes sont en cause.

Ainsi, tout projet de plus de 50M$ devra dorénavant obtenir l’autorisation du conseil des ministres. Les projets évalués entre 10 et 50M$ devront être approuvés par le Conseil du trésor, tandis que les plus petits projets seront traités par la Société québécoise des infrastructures (SQI).

«Plus les montants sont importants, plus c’est regardé par différentes instances», a commenté le président du Conseil du trésor, Pierre Arcand, en rendant public lundi le document intitulé «Vision immobilière du Québec pour la période 2018-2023», lors d’une conférence de presse au Grand Théâtre de Québec, propriété de l’État.

Le gouvernement a aussi décidé d’acquérir un plus grand nombre d’immeubles à bureaux, donc d’être moins locataire et davantage propriétaire des espaces à bureaux occupés par les employés de l’État.

Actuellement, l’État n’est propriétaire que de 28% du millier d’immeubles qui accueillent ses employés à travers le Québec. On veut faire grimper cette proportion à 35% d’ici 2023. La proportion d’espaces locatifs passera donc de 72 à 65%.

En guise de comparaison, les États-Unis sont propriétaires de 44% des espaces à bureaux gouvernementaux, la France, 82%, la Grande-Bretagne, 39%, et l’Ontario, 53%.

Pour réduire les coûts d’achat ou de location des espaces à bureaux requis, Québec a aussi décidé de moins privilégier les centres-villes, en installant plutôt les fonctionnaires dans des édifices situés en périphérie, notamment dans l’est de Montréal.

«Le choix de la localisation a aussi un impact significatif sur les coûts à assumer», a indiqué M. Arcand.

«Est-il nécessaire que tous les ministères soient au centre-ville de Montréal?», s’interroge le ministre, qui a entrepris une réflexion susceptible d’entraîner des déménagements dans les années à venir.

À titre d’exemple, pour des immeubles comparables, le prix unitaire moyen au centre-ville de Montréal est de 338$ le mètre carré, mais de seulement 258$ le mètre carré à l’est du centre-ville.

Le changement de cap annoncé fait suite au rapport déposé en novembre dernier par la vérificatrice générale, Guylaine Leclerc, qui dénonçait le laxisme dont avait fait preuve la Société immobilière du Québec (SIQ) lors de la vente de trois immeubles gouvernementaux en 2008.

Selon la vérificatrice, les règles élémentaires de saine gestion et de prudence n’avaient pas été suivies lors de ces transactions immobilières qui avaient fait perdre 18M$ au trésor public.

Québec attend toujours un rapport de l’Unité permanente anticorruption (UPAC) avant de songer à entreprende éventuellement des recours judiciaires pour récupérer les sommes en cause.

En 2013, la SIQ est devenue la Société québécoise des infrastructures (SQI), chargée de gérer actuellement pour 19G$ de projets.

Le ministre Arcand dit aussi vouloir exercer un choix plus éclairé, au moment de décider s’il vaut mieux acheter ou louer des espaces à bureaux. Le gouvernement va se donner une nouvelle grille d’analyse pour atteindre ce but.

Afin d’exercer une meilleure planification, le Conseil du trésor va par ailleurs demander à tous les ministères et organismes de l’État de préciser leurs besoins futurs, en termes d’espaces à bureaux, pour les dix prochaines années.

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