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Aecon: Le rachat comprenait des données sensibles

HO / La Presse Canadienne Photo: HO / La Presse Canadienne

OTTAWA — Selon des experts en droit des affaires, il est difficile, voire impossible, de protéger les données potentiellement sensibles et les autres propriétés intellectuelles d’une entreprise lorsque celle-ci est ciblée par une offre de prise de contrôle.

Les craintes entourant l’accès à de telles informations seraient la raison principale pour laquelle le gouvernement fédéral a rejeté l’offre d’une société d’État chinoise visant l’acquisition du Groupe Aecon, un géant de la construction établi à Toronto.

Plus tôt cette semaine, le gouvernement Trudeau a évoqué des raisons de sécurité nationale pour expliquer sa décision de bloquer l’achat de 1,5 milliard $ d’Aecon par CCCC International Holding.

Une source gouvernementale de haut niveau, qui a requis l’anonymat en raison de la nature délicate du dossier, a indiqué que l’acquisition aurait procuré à la Chine un accès à une mine de données sensibles appartenant à Aecon, en raison de sa participation aux travaux sur certaines des infrastructures canadiennes les plus critiques — des centrales nucléaires au métro de Toronto.

Selon Colin Walker, associé directeur chez Crosbie and Company, à Toronto, l’achat d’une entreprise permet de mettre la main sur tous les actifs qui l’accompagnent — y compris les dossiers physiques et les souvenirs de ses employés.

M. Walker affirme qu’il est très difficile de structurer une entente de manière à créer une barrière autour de certains actifs.

Selon la source gouvernementale, outre les renseignements qui auraient été recueillis dans le cadre de projets futurs, la prise de contrôle d’Aecon aurait permis à la société chinoise d’accéder à la propriété intellectuelle découlant de sa longue histoire de construction au Canada.

Aecon participe depuis longtemps à des projets de construction et d’ingénierie au Canada. Il a notamment travaillé sur la Tour CN, le SkyTrain de Vancouver, la Voie maritime du Saint-Laurent, l’Aéroport international Pierre-Elliott-Trudeau et le chantier naval d’Halifax. L’entreprise fait aussi partie du consortium qui construit le Réseau express métropolitain dans la région de Montréal.

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