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Fusillade de Toronto: La violence peut laisser des séquelles

Christopher Katsarov / La Presse Canadienne Photo: Christopher Katsarov/La Presse canadienne
Sheryl Ubelacker, La Presse canadienne

TORONTO — Des incidents meurtriers comme l’attaque au camion-bélier en avril et la fusillade de dimanche à Greektown peuvent donner aux résidents l’impression que «Toronto la gentille» est devenue la capitale canadienne du meurtre, et certains se demandent maintenant si la plus grande ville du pays est sécuritaire.

Les sentiments de peur, d’anxiété et d’impuissance sont une réponse normale à une telle violence, a assuré la docteure Katy Kamkar, une psychologue clinicienne au Centre de toxicomanie et de santé mentale, si une personne a directement assisté à un événement ou en a entendu parler dans les médias sociaux.

«Nous savons que cet incident a été très traumatisant, très grave», a dit Mme Kamkar à propos de la fusillade de dimanche soir, qui a fait 13 morts et trois morts, dont le tireur.

La fusillade a éclaté trois mois après que 26 piétons eurent été fauchés par une fourgonnette sur la rue Yonge, à l’extrémité nord de la ville. Alek Minassian, 25 ans, a été accusé de dix chefs de meurtre au premier degré et de 16 chefs de tentative de meurtre après l’agression.

Entre temps, il y a eu de nombreux incidents liés aux armes à feu, dont un qui a coûté la vie à deux rappeurs de Toronto et un autre qui a envoyé deux jeunes écolières à l’hôpital avec des blessures par balles.

«Certes, lorsque nous le mettons en contexte, nous pouvons apprécier l’accumulation d’événements, le nombre accru de tirs dont nous entendons parler ou la ville en état d’alerte (…) qui peut conduire à se sentir plus anxieux et craintif», a ajouté Mme Kamkar.

Kiran Brar, la directrice de Victim Services Toronto, a indiqué que la ligne téléphonique d’urgence de l’organisation avait reçu en mi-journée lundi environ 80 appels de personnes qui cherchaient de l’aide dans la foulée de la fusillade survenue dans ce populaire quartier de restaurants, bars, entreprises et maisons, ainsi que le site du Taste of the Danforth, un événement annuel qui célèbre la nourriture et la culture grecque.

La ligne de crise disponible 24 heures par jour, sept jours par semaine, reçoit généralement environ 30 à 40 appels par jour, a dit Mme Brar. Elle s’attendait à ce que les conseillers répondent à la majorité des appels lundi soir, car les retombées de l’incident ont incité davantage de personnes à demander de l’aide.

«Ce pourrait être les victimes qui sont directement touchées, les familles des blessés, les familles des personnes décédées, les personnes qui travaillent dans la région, qui passent, ou les personnes profondément touchées en entendant cela», a-t-elle dit.

Pour les personnes directement impliquées dans un incident tragique comme la fusillade de Greektown, les émotions les plus répandues sont généralement la colère, la peur et la culpabilité — «la culpabilité de ‘je n’aurais pas dû y aller’ ou ‘j’aurais dû partir tôt’ (…) ou j’aurais dû faire plus», a expliqué Mme Brar.

«Nous jasons avec les gens pour les aider. Il s’agit donc d’avoir une conversation qui soutient et est empathique, mais aussi qui parle de la réalité de la situation ou de ces choses qui ajoutent à leur stress», dit-elle.

La ligne de crise reçoit également des appels de gens qui sont si ébranlés par un incident aussi violent, qu’ils disent avoir peur de sortir de la maison, a déclaré Mme Brar. «Ils peuvent même parfois ne pas être à Toronto.»

Mme Kamkar a ajouté que ceux qui vivent de la peur, de l’anxiété ou d’autres émotions perturbatrices en réaction à la violence qui a secoué la ville devraient «adopter des stratégies d’adaptation proactives» — maintenir leur routine quotidienne, prendre soin d’eux-mêmes et rester en contact avec famille et amis.

«Lorsque nous entendons parler d’incidents de plus en plus nombreux, cela peut en fait augmenter la vulnérabilité», a-t-elle dit, en conseillant de chercher une aide professionnelle si les symptômes persistent.

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