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Gérard Bouchard: «La Charte est encore pire qu’avant»

Photo: Archives Métro

Déplorant à nouveau la Charte des valeurs du Québec du gouvernement Marois, les ex-commissaires Gérard Bouchard et Charles Taylor croient que le projet de loi va entacher gravement l’image du Québec à l’étranger.

«On est entrain de défaire les années de travail minutieux de centaines de Québécois qui ont participé à intégrer la diversité au Québec… quand je pense à ça, ça me donne envie de pleurer», a laissé tomber M. Bouchard, qui a co-présidé la commission Bouchard-Taylor sur les accommodements religieux, en 2007-2008.

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M. Bouchard a tenu ces propos quelques minutes après le dépôt du projet de loi, jeudi, en marge d’une conférence qu’il donnait à l’Université du Québec à Montréal sur l’interculturalisme. Son collègue Charles Taylor, qui l’accompagnait, a rappelé la position des deux hommes sur le projet de loi 60. «C’est la mesure d’interdiction du port de signe religieux qui est catastrophique, qui créer de la division, le reste du projet permet de clarifier les mesures d’accommodements raisonnables», a-t-il indiqué.

Les ex-commissaires se sont montrés inquiets de l’image «xénophobe» que risque de projeter le Québec à l’international, nuisant à la crédibilité auprès des instances internationales. «Je refuse de donner des entrevues aux médias anglophones nationaux car je ne veux pas donner raison à leur Quebec bashing, mais si la loi passe… je n’aurais plus le choix», a ajouté M. Taylor.

À son avis, les établissements scolaires et les hôpitaux n’auront d’autres choix que de renvoyer plusieurs de leurs travailleurs. «Dans un contexte où il y a des problème de recrutement, c’est une aberration», a-t-il lancé.

La loi 101 plus valide que la Charte

Lors de son exposé, Gérard Bouchard a déclaré que le projet de Charte ne passera pas le test des tribunaux. Pour supprimer des droits, il faut selon lui s’appuyer sur un motif supérieur. «Dans le cas de la loi 101, le motif était de sauver l’avenir de la francophonie québécoise», a-t-il expliqué. Selon lui, les motifs suggérés par le gouvernement, comme l’égalité homme-femme, ne tient pas la route puisqu’il est déjà inscrit dans la Charte des droits et libertés. À son avis, le projet du Parti Québécois ne passera jamais le test des tribunaux.

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