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Écartée: Créer avec ses tripes

Photo: Coop Vidéo/Les films du 3 mars

Œuvre troublante sur toutes ces caméras intrusives qui violent constamment notre intimité, Écartée est un projet inorthodoxe où la cinéaste Lawrence Côté-Collins s’est mise constamment en danger.

À l’instar des premiers films de Philippe Falardeau et de Sophie Deraspe, du récent Mon ami Dino de Jimmy Larouche et de la filmographie de Robert Morin, Écartée est une réflexion sur le vrai et le faux qui brouillent constamment la frontière entre documentaire et fiction.

«C’est beaucoup de vérité emballée de bullshit, maintient en souriant la créatrice Lawrence Côté-Collins. Beaucoup de choses sont vraies et le spectateur est complètement perdu dans tout ça. Tout le monde croit ce qu’il veut.»

«Je fais attention de ne pas trop pousser, parce que je me dis que les gens ne vont pas y croire. Après ça, tu te ramasses à tourner chez des gens et c’est pire. La réalité dépasse tout le temps la fiction.»
– Lawrence Côté-Collins

Pour son premier long métrage, la reine du court (elle en a fait plus de 40 depuis 12 ans) présente une critique sociale mordante sur la télé-réalité et cette obsession de toujours tout filmer en s’attardant à une réalisatrice qui s’immisce dans le quotidien d’un couple qui rêve de casse-tête 3D et d’aller nager avec les dauphins. C’est donc une comédie dramatique sur fond de voyeurisme où les malaises sont nombreux.

Afin d’y parvenir, elle fait appel à des acteurs qui en sont souvent à leur première apparition à l’écran, insufflant de l’improvisation à ses situations et enrobant le tout d’une mise en scène mouvementée. Bonjour les risques!

«J’avais envie qu’il y ait ce côté maladroit de la fille qui essaye des affaires, explique l’artiste. Je voulais qu’on soit trimballé dans la maison, qu’on sente qu’on est avec elle et que c’est étourdissant.»

Écartée n’a donc rien à voir avec le cinéma dit classique. «Ce n’est pas propre, admet sa conceptrice avec une authenticité qui l’honore. Mon oncle qui ne va presque jamais au cinéma va être surpris. On dit que c’est une bibite. Pour moi, c’est un film. Je l’ai réfléchi de même et il me ressemble. J’aime jouer avec les textures vidéo, ce côté punk.»

En salle le vendredi 30 septembre

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