Soutenez

Beaucoup d’Olivier et peu de «Poune»

Mariana Mazza arrives at the gala Olivier awards ceremony in Montreal, Sunday, December 10, 2017. THE CANADIAN PRESS/Graham Hughes Photo: Graham Hughes/THE CANADIAN PRESS

Largement favorite avec cinq nominations, Mariana Mazza a sauvé la mise en remportant le grand prix dimanche soir au gala Les Olivier.

«Merci beaucoup, ça finit bien un gala, c’est très nice. Merci, le public, c’est le public qui a voté. Merci de vous être levés pour aller à votre ordinateur pour voter», a-t-elle dit après avoir remporté l’Olivier de l’année dans des remerciements sobres.

Bien que Mariana Mazza soit la première femme en 15 ans et seulement la deuxième, outre Lise Dion, à avoir remporté la plus haute distinction de l’humour au Québec, on se serait peut-être attendu à une plus grande présence des femmes en ce premier gala suivant le scandale Gilbert Rozon.

Rosalie Vaillancourt et Katherine Levac ont proposé à la blague de renommer les Olivier les prix «La Poune» en l’honneur de la comédienne Rose Ouellette, et on aurait peut-être dû accepter leur suggestion. Portée par le vote du public, Mariana Mazza est venue accepter l’Olivier de l’année à la fin du gala. La seule autre femme à avoir pris la parole pour des remerciements: Sonia Cordeau, des Appendices.

Tout avait pourtant bien commencé. L’animateur de la soirée, François Morency, pour qui ça fait «deux ans sur trois que [s]on gala est dans l’ombre des scandales», y est allé d’un soutien «aux filles et aux gars qui ont profité de la tribune pour dénoncer des gestes inacceptables». Plusieurs humoristes arboraient d’ailleurs un macaron affichant un mégaphone, en soutien aux personnes qui prennent la parole contre des agresseurs.

François Bellefeuille a ensuite mis à l’encan le premier Olivier de la soirée, celui du Meilleur vendeur, afin d’amasser des fonds pour le Regroupement québécois des centres d’aide et de lutte contre les agressions à caractère sexuel. «Je vais accoter le montant. “Juste pour rire” va aussi accoter le montant, je ne leur en ai pas encore parlé, mais quand c’est dit live à la télé, c’est dur de dire non», a-t-il lancé, un défi aussitôt accepté par l’entreprise d’humour auparavant menée par Gilbert Rozon. Au moment de mettre en ligne dimanche soir, le montant de la plus haute mise était de 7000$.


Julien Lacroix a remporté trois Olivier. Photo: Mario Beauregard/Métro

Ce sont les humoristes Julien Lacroix et Pierre Hébert qui ont au final volé la vedette. Le premier, pour qui ç’a été «une belle soirée», a remporté les trois Olivier pour lesquels il était en nomination. «Je suis vraiment content parce que, pour des gens plus vieux, ça change rien, des trophées, parce que vous savez que le cul-de-sac est là», a-t-il blagué. En plus de celui de Découverte de l’année, il est reparti avec l’Olivier de Numéro de l’année et de Capsule web de l’année.

Pierre Hébert a pour sa part remporté le prix du Spectacle de l’année pour Le goût du risque. «Ma blonde enceinte de six mois […] était 33 jours à l’hôpital et, pendant ce temps, j’ai fait 12 shows. Je me demandais ce que je faisais à ne pas être avec elle. Alors, cet Olivier-là, c’est comme si la vie me donnait raison de ne pas être allé à l’hôpital», a raconté «l’humoriste mystère», qui avait vendu des billets 20$ pour un spectacle inconnu. Pierre Hébert aura donc gagné son pari, son spectacle remportant aussi la statuette pour la Meilleure mise en scène, signée Charles Dauphinais.

«Ça doit être le show le moins écrit de toute l’industrie. On jase pendant des heures, on mange des desserts. Ça n’a pas d’estifi de bon sens, ce gala.» –L’humoriste Simon Leblanc, qui a remporté avec son comparse Olivier Thivierge l’Olivier d’Auteur de l’année

Même s’il a dit s’ennuyer de l’assureur qui avait fait retiré un numéro de Mike Ward et de Guy Nantel en 2016, François Morency n’a pas fait trop de blagues sur Gilbert Rozon ou sur Éric Salvail parce que, «pour écrire une joke sur toi, il faut que je t’aime».

Un des meilleurs sketchs de présentation a par ailleurs porté sur la question des agressions. Korine Côté et Mehdi Boussaïdan nous ont offert des «trucs pour éviter les inconduites sexuelles». «C’est la saison des partys de bureau et, pour éviter les dérapages, les femmes ne seront pas invitées», a dit Boussaïdan. «On va avoir notre propre party, avec 30 % moins de budget comme nos salaires», a aussitôt répondu Korine Côté. Le tout s’est fini avec une attaque en règle de «l’agresseur» à l’extincteur et au poivre de Cayenne. Une preuve qu’on peut s’attaquer à ce sujet délicat dans le respect.

Somme toute, on s’est peu attaqué à l’éléphant dans la pièce, mais au moins, on a fait une croix sur le scandale de l’an dernier. «Je tiens à vous remercier pour le soutien l’année passée. J’avais quelque chose ce soir-là, c’est pour ça que je pouvais pas», a ironisé Mike Ward après avoir gagné l’Olivier de la balado de l’année, une nouvelle catégorie.

Les gagnants

  • Olivier de l’année : Mariana Mazza
  • Spectacle de l’année : Le goût du risque de Pierre Hébert
  • Découverte de l’année : Julien Lacroix
  • Metteur en scène : Charles Dauphinais pour Le goût du risque de Pierre Hébert
  • Numéro de l’année : Lettre à mon ex de Julien Lacroix
  • Balado de l’année : Sous écoute de Mike Ward
  • Capsules web : Julien de Julien Lacroix
  • Meilleure vendeur : François Bellefeuille
  • Série web humoristique : L’âge adulte de Guillaume Lambert
  • Auteur de l’année, spectacle d’humour : Simon Leblanc et Olivier Thivierge
  • Série télé humoristique : Les Appendices
  • Comédie télé : Les beaux malaises
  • Capsule ou sketch radio humoristique : Le petit monde de Billy de Billy Tessier

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.