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La fièvre créatrice de Klaus

Photo: Thomas Dufresne/Collaboration spéciale

Après deux ans de travail et d’expérimentation en studio, les gars de Klaus lancent finalement leur premier album.

Klaus, c’est la convergence de trois musiciens de talent: le claviériste François Lafontaine, qui a œuvré au sein de Karkwa, puis de Galaxie, le guitariste virtuose et chanteur Joe Grass (Patrick Watson, Notre-Dame de Grass) et le batteur Samuel Joly, qui a joué aux côtés de grands noms comme Fred Fortin, Oliver Jones et… Ginette Reno, entre autres.

Multipliant les collaborations dans le petit monde de la musique québécoise, c’est finalement en travaillant pour Marie-Pierre Arthur que le trio s’est trouvé des atomes crochus. Ou est-ce plutôt autour d’une bière?

«On était au Saint-Sacrement et on s’est dit : on commence un band! Frank parlait de son album solo et du fait que ça ne lui tentait pas de jouer tout seul. On lui a dit : on va jouer avec toi!», se souvient Joe Grass, lorsqu’on l’a rencontré au plus récent Festival de musique émergente d’Abitibi-Témiscamingue, où le groupe a été chaudement accueilli lors de sa performance au Cabaret de la dernière chance.

«Au départ, c’était juste trois buddies qui se rencontrent et qui font de la musique parce qu’on se respecte et on s’aime en tant que musiciens, précise Samuel Joly. On a commencé à s’asseoir en studio, à créer. Chacun avait des bouts de tounes qu’il partageait. Tranquillement, c’est devenu de plus en plus cool. Et puis, c’est devenu VRAIMENT cool et là on s’est dit : on fait-tu un disque? Là, on sort le bébé après deux ans et demi de travail. C’est devenu sérieux.»

«Deadly serious», ajoute à la blague Joe Grass avec son savoureux accent du Nouveau-Brunswick. Sérieux peut-être, mais certainement pas convenu. Si ce premier opus éponyme a été longuement mûri, il s’en dégage tout de même une énergie et une spontanéité indéniables.

«On aime beaucoup de musique différente. Des choses un peu champ gauche», mentionne Joe Grass lorsqu’on lui demande ce qui unit les trois musiciens. «On aime oser, essayer des trucs vraiment pas communs et les pousser à fond, renchérit Samuel Joly. Les trois, nous avons le même désir d’expérimenter. On ne sent pas de peur ou d’autocritique.»

C’est sans doute pour cette raison que le trio explore sans peine une variété de palettes musicales, allant des sonorités vaporeuses de Neon à la pop presque dansante de Fever, en passant par le mélange réussi de stoner rock et d’électro de la pièce Le rêve.

Et même un peu de spoken word, gracieuseté de ce bon vieux Jim Corcoran, qui vient ajouter sa voix reconnaissable entre toutes sur la délirante Pit Bull. «On voulait un passage plus éclectique au milieu du morceau. Je ne sais pas pourquoi, on a pensé à Jim Corcoran, avec sa voix mûre si unique, pour doubler en français ce que disait Joe. On l’a appelé, c’est un ami. Il est venu et on a bu du rouge. Il est resté deux, trois heures avec nous autres et on a tripé», résume Samuel Joly.

En spectacle, où un bassiste et un saxophoniste s’ajoutent à la troupe, la musique de Klaus prend une dimension encore plus éclatée.«Il y a quand même de la place pour l’improvisation dans la façon dont les chansons ont été écrites, explique Sam Joly. On peut étirer et ouvrir les tounes. On se le permet vraiment beaucoup, beaucoup sur scène. Il n’y a pas de limites.»

«Chaque fois qu’on joue, on découvre les possibilités que le band offre, se réjouit Joe Grass. C’est un bon groupe pour le brainstorming. Il y a plein d’idées qui circulent. Notre musique va continuer à évoluer.»

Mais pourront-ils le faire avec leurs agendas chargés?

«Personne ne veut arrêter de jouer avec d’autres artistes ou d’autres projets, convient Samuel Joly. Mais je pense qu’on veut tous faire un peu de place à Klaus parce que ça reste un énorme plaisir. On va essayer de surfer sur les deux vagues en même temps.»

«On peut continuer à évoluer. Je sens qu’il y a beaucoup de musique qu’on peut explorer encore», explique Joe Grass, chanteur et guitariste du groupe.

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