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L'Assemblée: Le hip-hop de la résistance

Geneviève Vézina-Montplaisir - Métro

Projet hybride, voilà comment L’Assemblée décrit Persona non grata, son nouveau disque qui se situe entre le minialbum et l’album complet. Sur celui-ci, Ironik et Narkoi présentent 10 titres, sans collaboration, où le hip-hop est réduit à sa plus simple expression : un re­tour aux sources pour le duo qui rappe depuis 1998.

«Dans le choix de la musi­que, des beats, de l’instrumentation, on s’est aper­çus que le nouvel album passait par le même processus qu’à nos débuts, explique Ironik. Au départ, on n’avait pas de featuring, nos textes n’avaient rien de commercial. L’album aurait pu être encore plus old school si Delicate Beats, un arrangeur, ne nous avait pas ajouté des instruments live, donnant par le fait même la touche 2010 à l’album.»

Toutefois, Ironik et Narkoi ne sont plus les mêmes qu’à leurs premiers pas sur la scène urbaine québécoise. Les gars ont vieilli, ont gagné en sagesse, et cette maturité est palpable dans les textes de Persona non grata. Mais pour les principaux intéressés, ces quelques années d’expérience de plus ont leurs avantages… et leurs inconvénients.

«Le hip-hop, c’est davantage un genre de musique qui touche les jeunes, souligne Maxime Truman, alias Ironik. On va faire des shows et des conférences dans les écoles secondaires et on se sent parfois un peu déconnectés de la réalité des jeunes d’aujourd’hui. Tous les nouveaux fans, des gars de 13 ans en pleine crise d’adolescence, sont comme des petites bombes!  Heu­reusement, le point fort de L’Assemblée, ce sont aussi nos fans qui nous suivent depuis le début. Ceux-là évoluent avec nous.»

Nouvelle réalité
Les fans de la première heure du groupe se sentiront donc interpellés par des chansons comme Notre père, dans laquelle le jeune homme de 28 ans, père de deux enfants, s’exprime sur sa nouvelle réalité.

Ils apprécieront aussi la pièce On vous écoutait pas, dans laquelle Ironik et Narkoi profitent de leur tribune pour donner quelques coups de gueule et montrer à tous que malgré les difficultés rencontrées, ils ont réussi à se tailler une place enviable sur la planète hip-hop québécoise. «J’ai fait un retour dans mon laboratoire, loin des ondes FM qui ont mis le hip-hop dans un moratoire. On s’en est câlissé, la preuve on élabore à soir», clament-ils.

«C’est récurrent comme sujet, mais je sais que notre nouvel album ne jouera pas à la radio, indique celui qui a vu seulement ses pièces On est Back et Turn your Head Around prendre le chemin des radios commerciales. Ce que je trouve plate là-dedans, c’est qu’il n’y ait pas d’ouverture au hip-hop. Pourquoi est-ce qu’entre 21 h et 22 h, il n’y aurait pas sur les ondes radio une émission d’une heure sur le hip-hop québécois? Ça remplirait les quotas francophones!»

Cela étant dit, le clip de la pièce On vous écoutait pas, «un clin d’Å“il aux pubs de Nike», sera sans doute diffusé sur les ondes de Musique­Plus, L’Assemblée ayant réussi à convaincre les athlètes Georges St-Pierre (UFC), Étienne Boulay (Alouettes) et Bruni Surin d’y faire une apparition. «J’avais entendu Georges St-Pierre en entrevue dire qu’il écoutait beaucoup de hip-hop québécois, dont L’Assemblée, dit Narkoi. On n’y croyait pas trop au début, mais on a envoyé des courriels à beaucoup d’athlètes. Georges St-Pierre et Étienne Boulay ont répondu tout de suite. Le coach d’Étienne, qui est aussi celui de Bruni Surin, lui a parlé de notre concept, et il a accepté d’y prendre part.» Persévérants, les gars de L’Assemblée? Oh que oui!

Persona non grata
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