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If Beale Street Could Talk: Au coeur d’une injustice

Photo: Collaboration spéciale

Dans son nouveau film If Beale Street Could Talk (Si Beale Street pouvait parler), Barry Jenkins propulse l’acteur Stephan James entre l’ombre et la lumière.

La transposition à l’écran d’une œuvre de l’important romancier américain James Baldwin par le réalisateur de l’oscarisé Moonlight relevait de l’évidence. Qui de mieux que Barry Jenkins pour apporter son style impressionniste et atmosphérique unique, qui évoque à la fois la démarche sensorielle de Claire Denis et la narration lyrique et poétique de Terrence Malick?

«C’est d’ailleurs une des principales raisons pour lesquelles j’ai voulu le faire, concède l’acteur canadien Stephan James en entrevue. Je suis un fan depuis longtemps et il possède un œil hors de l’ordinaire pour raconter une histoire.»

De l’idylle paradisiaque d’un jeune couple afro-américain (Tish et Fonny, interprétés par KiKi Layne et Stephan James) à l’enfer de la prison lorsque l’amoureux est accusé à tort de viol et que sa copine enceinte cherche à l’innocenter, le tendre récit joue d’ellipses singulières conjuguant le personnel au social et au politique.

«Être de la première adaptation au cinéma d’un livre du grand auteur James Baldwin, c’est quelque chose.» – Stephan James, interprète de Fonny dans If Beale Street Could Talk

«C’est un personnage fictif qui représente bien trop de gens réels, de circonstances connues, développe le comédien de 25 ans. Le sujet est important, il signifie beaucoup pour moi et je voulais y apporter une humanité, une dignité, car il y a plein de jeunes hommes qui vivent la même chose que lui.»

«Ce sont des injustices d’un système qui est censé te protéger, mais qui ne le fait pas, tranche celui qui a été découvert au cinéma en 2012 dans Home Again. Le film se déroule dans les années 1970, mais il parle aussi d’aujourd’hui.»

Du vibrant Selma au trépidant Race dans lequel il incarnait l’athlète Jesse Owens (un rôle récompensé aux prix Écrans canadiens), Stephan James se fait un devoir de participer à des projets inspirants, dont l’impact peut changer les mentalités.

«C’est vrai que c’est quelque chose qui m’intéresse, confie-t-il en y réfléchissant. Je ne suis pas activiste ou politicien, mais comment refuser de prendre part à de telles histoires où il y a de beaux personnages et qui parlent également de la société? C’est l’art qui reflète la vie.»

Une rue fondatrice

Beale Street est une métaphore de l’expérience noire en Amérique, où tous les Afro-Américains sont nés et où ils vont se réfugier afin de se protéger. «Ma Beale Street à moi, c’est Scarborough, où j’ai grandi à Toronto, évoque le comédien Stephan James, dont la jeunesse cinématographique a été bercée, à ses dires, par Reservoir Dogs et The Lion King. C’est un endroit qui t’oblige à te rouler et à te sortir de la boue, qui te défie constamment vu toutes les épreuves qui se dressent devant toi et où tu finis par comprendre que tu peux affronter n’importe quoi.»

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