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Argo: l’ancien ambassadeur canadien offensé

Photo: Nathan Denette / La Presse Canadienne

TORONTO – L’ancien ambassadeur canadien en Iran, qui a fait face à d’importants risques pour protéger des Américains durant la crise des otages de 1979, a déclaré vendredi que le réalisateur Ben Affleck aurait tort de ne pas mentionner le Canada si «Argo» est consacré meilleur film aux Oscars dimanche.

Ken Taylor a indiqué qu’il continue d’être offensé par le film, qui présente selon lui le Canada comme un simple observateur aux côtés des actes héroïques de la CIA pour sauver six Américains embourbés dans la crise. Il a fait valoir qu’il n’y aurait pas eu de film si l’ambassade canadienne n’avait pas accueilli les Américains.

M. Taylor a dit espérer que M. Affleck mentionne le Canada si «Argo» gagnait un Oscar, «mais considérant les récents événements, je n’anticipe pas nécessairement quelque chose».

«Argo» est parmi les favoris pour remporter la statuette du meilleur film lors de la cérémonie des Oscar dimanche.

Selon M. Taylor, «le film donne l’impression que les Canadiens ne faisaient qu’observer la situation. Les Canadiens ont été braves. Point final», a-t-il déclaré.

M. Taylor a ajouté que l’ancien président américain Jimmy Carter avait souligné sur les ondes de CNN jeudi soir que 90 pour cent des contributions des idées et la réalisation du plan provenaient du Canada», mais que le film «attribue presque tous les mérites à la CIA américaine».

«Nous avons accueilli les six sans qu’on nous le demande, alors ça commence là. Et le fait qu’on les a sortis avec l’aide de la CIA, c’est là que l’histoire se perd. Je crois que Jimmy Carter a raison, c’était environ 90 pour cent l’oeuvre du Canada et 10 pour cent la CIA».

Ben Affleck a réagi en disant qu’il croyait que la question avait été réglée.

«J’admire beaucoup Ken pour le rôle qu’il a joué dans le secours des personnes hébergées. Je considère qu’il est un héros. À la lumière de mes nombreuses conversations et des changements apportés à l’épilogue, que Ken avait demandés, je suis surpris que Ken continue d’avoir des problèmes avec le film», a déclaré le réalisateur américain dans un communiqué.

«Je lui ai parlé récemment lorsqu’il m’a demandé de narrer un documentaire dans lequel il occupe une place prépondérante et pourtant il ne m’a fait part d’aucun souci qui subsiste. J’ai accepté de le faire et j’ai hâte de voir Ken à l’enregistrement», a ajouté M. Affleck.

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