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The Witch: Hocus Pocus

Photo: Remstar

Le cinéma indépendant anglo-saxon d’horreur est sur une belle lancée. Après The Babadook et It Follows, c’est au tour de The Witch, de Robert Eggers, de procurer une grande frousse.

Grandir en Nouvelle-Angleterre implique qu’on soit exposé à tout un tas de légendes et de contes de fées. Si, en outre, nos premiers rêves d’enfance portent sur la sorcellerie et qu’on voue un amour indélébile au film The Shining, comme c’est le cas du réalisateur Robert Eggers, on risque fort de créer une œuvre extrêmement personnelle. Et, précise M. Eggers en entrevue, de faire un film sans compromis.

The Witch (La sorcière) a beau se dérouler en 1630 et raconter l’histoire d’une famille puritaine qui tente de survivre dans une forêt hostile en apparence déserte, le film est d’actualité. Il y est question en filigrane du rôle de la religion, du délicat passage de l’enfance à l’âge adulte et surtout de la difficulté d’être femme dans une société patriarcale.

«La sorcière est une manifestation de la peur, du désir et de la déviance de l’homme, de ses fantasmes sur la femme et sur le pouvoir féminin.» Robert Eggers, réalisateur de The Witch.

Récompensé à Sundance en 2015 pour la qualité de sa réalisation, ce premier long métrage mise sur les peurs les plus fondamentales pour donner froid dans le dos. L’atmosphère oppressante transporte le cinéphile dans un autre monde, plongeant dans une nuit sans fin des personnages médusés qui se meuvent dans des décors soignés évoquant les opus médiévaux de Bergman. Le tout est enrichi par une bande-son diégétique hantée de cris stridents et d’une musique sinistre.

«C’est comme un cauchemar, dit en riant le cinéaste. Ça l’est aussi sur le plan narratif, avec tous les niveaux d’interprétation qui sont possibles si on a le goût d’analyser le film en profondeur.»

Inspiré par le classique scandinave Häxan, de Benjamin Christensen, The Witch aurait pu voir le jour au temps du muet. Une époque que chérit Robert Eggers, qui rêve de faire une nouvelle version de Nosferatu. Et une époque qui privilégiait une économie de moyens, le pouvoir de la suggestion et du rêve. «En utilisant l’onirisme, je peux faire des choses intéressantes, explique le metteur en scène. Le spectateur doit ensuite utiliser son imagination pour compléter ce qu’il voit ou entend.»

The Witch
En salle vendredi

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