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Léo Bureau-Blouin: «Je ne regrette rien»

Photo: Archives Métro

Léo Bureau-Blouin, le plus jeune député de l’histoire de l’Assemblée nationale, s’est incliné devant son adversaire libéral lundi soir. Celui qui a représenté la circonscription de Laval-des-Rapides durant 18 mois ne regrette rien, mais croit qu’il est temps pour le Parti québécois (PQ) de se redéfinir.

Comment avez-vous vécu l’annonce de votre défaite?
Sur le coup, je l’ai pris personnel, ç’a été très dur. C’est impossible de ne pas se sentir démoli. Je me suis donné corps et âme durant 18 mois pour prouver qu’il y a moyen d’être un bon politicien, malgré mes 22 ans. Mais je ne suis pas défaitiste de nature, il faut tourner la page. Je suis serein et je ne regrette rien.

Vous sembliez apprécié par votre communauté, pourquoi n’avez-vous pas été reconduit au pouvoir?
La campagne locale s’est pourtant bien déroulée, c’est la campagne nationale qui a joué contre tout le monde, je crois. Il y a eu une aura de négativisme. Les médias ont beaucoup parlé du référendum, mais le sujet plus large de la souveraineté n’a pas été abordé.

Vous pensez réellement que ça aurait aidé le PQ?
Oui. C’est le flou qui régnait sur l’ère «post-référendum» qui a été difficile pour les citoyens. Je crois que, si nous prenons le temps de bien définir ce que peut apporter la souveraineté, ça peut devenir un projet rassembleur, tant pour les jeunes que pour les plus vieux.

Pauline Marois n’a cessé de dire que la charte des valeurs était un projet rassembleur. Le pensiez-vous réellement?
Je pensais sincèrement qu’il était nécessaire d’avoir un débat sur la laïcité, mais j’ai constaté que ce n’est pas ce modèle qui rassemble tout le monde. C’était une position difficile à défendre. Je crois que les propositions de la commission Bouchard-Taylor font plus consensus au sein de la population, notamment l’interdiction de symboles religieux juste pour les figures d’autorité.

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Que comptez-vous faire maintenant que vous n’êtes plus député?
Je veux rester impliqué dans le PQ, je veux participer à la prochaine étape. Il faut saisir l’occasion de réinventer le parti et ses projets. Je ne sais pas si je vais me représenter dans quatre ans, dans huit ans, tout ça reste à voir. Ce qui est sûr, c’est que je vais poursuivre mes études en droit à temps plein. Je veux aussi prendre le temps de profiter de la vie… À 18 ans, j’ai été nommé à la tête de la Fédération étudiante collégiale du Québec; à 19 ans, il y a eu le conflit étudiant qui a été très prenant, et ensuite… j’ai été élu député! Je veux juste vivre normalement.

En tant qu’ancien leader étudiant, comment vivez-vous le retour en force des libéraux?
C’est amer, difficile à comprendre. J’ai vu de près la façon très méprisante dont le gouvernement de Jean Charest a traité les étudiants. Je ne peux qu’espérer qu’ils vont agir différemment, mais en voyant que ce sont presque tous les mêmes visages, c’est dur à croire.

C’est d’ailleurs un argument que le PQ a mis de l’avant dans ses publicités négatives. Était-ce une mauvaise idée d’adopter cette stratégie?
Ce n’était pas forcément notre stratégie. Mais quand on se fait attaquer, c’est dur de ne pas r��pliquer. Je crois tout de même qu’il faut tirer une leçon de cette campagne et tenter de rester le plus possible positif.

Qui serait la ou le meilleur chef pour le PQ, selon vous?
Je n’ai pas d’opinion pour l’instant. Ça ne sert à rien de précipiter les choses, beaucoup de discussions doivent avoir lieu avant celle-là.

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