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Les minières vont passer à la caisse, promet le PQ

LA PRAIRIE, Qc – Un gouvernement du Parti québécois mettra la main sur une part non négligeable des profits des compagnies minières, a promis vendredi la chef péquiste Pauline Marois.

En campagne à La Prairie, sur la Rive Sud de Montréal, Mme Marois a fait valser les millions de dollars en présentant les grandes lignes du régime minier qu’elle entend mettre en place si elle est portée au pouvoir au scrutin du 4 septembre.

«Le régime libéral a fait le choix de vendre nos ressources au rabais, nous avons fait le choix contraire. Nous voulons que nos ressources minières rapportent le maximum de richesse aux Québécois», a dit la leader souverainiste, entourée de son équipe de candidats «économiques».

Une fois élu, un gouvernement péquiste imposerait une redevance minimale obligatoire de 5 pour cent sur la valeur brute de production des minières. Les plus profitables d’entre elles _ la chef péquiste a fixé la barre à 8 pour cent _ devraient aussi acquitter une surtaxe de 30 pour cent.

Grâce à ces mesures, l’État québécois engrangera des centaines de millions de dollars de plus qu’avec le régime actuel adopté par l’administration, a-t-elle fait valoir.

«Même avec le nouveau régime minier mis en place par le gouvernement actuel, 10 minières sur 19 n’ont rien payé en 2010. Avec la redevance minimale, plus jamais aucune minière ne pourra exploiter nos ressources sans rien payer», a expliqué la chef du PQ.

Pour 2011, la redevance obligatoire de 5 pour cent aurait rapporté à elle seule 388 millions $ de plus dans les coffres de l’État, a soutenu de son côté le député sortant et candidat dans la circonscription de Rousseau, Nicolas Marceau.

En ajoutant un impôt spécial de 30 pour cent sur la tranche des profits qui excède un rendement supérieur à 8 pour cent, les redevances sur la durée de vie d’une mine d’or bondiraient de 88 millions $ à 605 millions $, a-t-il illustré.

Bien entendu, le Parti québécois s’attend à ce que les compagnies minières réagissent fortement, en se rebiffant et en menaçant de déménager leurs pénates.

Or, «les ressources sont enfouies dans le sol du Québec (et) les compagnies qui veulent les extraire ne peuvent pas menacer d’aller ailleurs», a soulevé M. Marceau.

«C’est du chantage et on a vu ailleurs des entreprises qui ont voulu agir comme ça mais qui ne sont pas parties quand des États ont imposé de règles différentes», a renchéri Mme Marois, faisant allusion aux nouvelles conditions fixées par Terre-Neuve-et-Labrador.

Au jour 3 de la campagne électorale, la leader du PQ a lancé quelques flèches à l’endroit du chef de la Coalition avenir Québec, François Legault.

À son avis, l’ancien ministre péquiste n’est pas prêt à gouverner le Québec.

La démission de l’agent officiel de la CAQ, Marc Deschamps, illustre «l’improvisation» qui caractérise la formation de M. Legault, a soutenu Mme Marois, à Sorel-Tracy.

Mis en cause dans une enquête sur un scandale financier en janvier dernier, M. Deschamps a choisi de tirer sa révérence pour ne pas devenir une source d’embarras pour son chef qui mène une campagne axée sur la lutte à la corruption.

Pour Mme Marois, cet épisode s’ajoute «à la multitude d’erreurs» commises par la CAQ depuis sa création l’automne dernier, avec le cafouillage de la liste des donateurs et le rejet de candidats indésirables.

Reste que la candidature possible de l’ancien dirigeant de l’Unité anticollusion Jacques Duchesneau au sein de la CAQ a créé une commotion certaine au PQ qui s’affiche comme le parti de l’éthique et de la lutte à la corruption.

Mme Marois a dit être «un peu étonnée» par le saut en politique de l’ex-chef de police de Montréal mais a refusé d’y voir une menace pour son parti.

«S’il y a des gens qui sont inquiets, c’est au Parti libéral», a-t-elle argué.

La chef péquiste a visité la circonscription de Richelieu, ancien fief de Sylvain Simard, pour rappeler son engagement de créer la «Banque de développement économique du Québec».

Ce «guichet unique», voué au développement régional, regrouperait les services déjà offerts par Investissement Québec et le ministère du Développement économique. Il offrirait du capital de risque, du «capital patient», des garanties de prêts et des prêts directs aux PME en démarrage.

Pour bonifier l’offre de service de cette nouvelle société d’État, un gouvernement dirigé par le PQ entamerait des négociations avec Ottawa pour rapatrier les 400 millions $ de fonds régionaux de la Banque de développement du Canada (BDC) dédiés au Québec, a indiqué Mme Marois.

En soirée, devant quelques centaines de militants, la chef péquiste a assisté à l’investiture de l’ex-journaliste de Radio-Canada, Pierre Duchesne, candidat dans la circonscription de Borduas sur la Rive-Sud de Montréal.

M. Duchesne, qui a quitté ses fonctions de journaliste parlementaire en juin dernier, a livré une charge en règle contre le gouvernement libéral, «un régime rongé par la corruption et le mépris», a-t-il lancé pendant son allocution.

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