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Saint-Laurent, chef de file de l’initiative environnementale

Photo: Hugo Lorini/TC Media

C’est un fait peu connu, mais un des arrondissements les plus proactifs en matière d’environnement est celui de Saint-Laurent. À l’occasion de ce journal vert, Métro est allé s’entretenir avec Alan DeSousa, le maire de l’arrondissement, afin d’en savoir plus. Voici quelques domaines où Saint-Laurent donne l’exemple.

Bâtiments LEED

ACTU - Saint-Laurent - Complexe sportif 02
Le futur complexe sportif de Saint-Laurent/Hugo Lorini/TC Media

À Montréal, depuis 2006, une trentaine d’immeubles résidentiels ont obtenu la certification écologique LEED (Leadership in Energy and Environmental Design) délivrée par le Canadian Council on Green Building. Des 623 unités d’habitation certifiées, 78 % sont situées dans l’arrondissement de Saint-Laurent.

Si l’arrondissement est arrivé à d’aussi bons résultats, c’est parce qu’il accompagne les promoteurs qui veulent construire sur son territoire. «On négocie assez serré sur ce plan-là, pour obtenir au minimum une certification LEED argent», rigole le maire Alan DeSousa, qui est en politique municipale depuis 26 ans. «Et on n’hésite pas à donner l’exemple», ajoute-t-il, en citant la nouvelle bibliothèque du Boisé (LEED Platine), ainsi que le futur complexe sportif et l’écocentre qui visent tous deux la certification LEED or.

Les habitations LEED consomment jusqu’à 50 % moins d’eau et jusqu’à 70 % moins d’énergie que la moyenne. «On salue cette initiative du maire de l’arrondissement, qui y trouve aussi son compte dans la gestion des infrastructures, car dans des bâtiments qui consomment moins d’eau et dont les pourtours sont aménagés de façon à être perméables, les coûts en matière de tuyaux d’aqueducs et d’égouts sont moins élevés pour la municipalité. De plus, les risques de débordement sont moindres en cas de forte pluie», souligne Jean-François Méthé, qui gère le programme LEED chez Évaluations Écohabitation, une entreprise qui accompagne les constructeurs de bâtiments visant la certification LEED.

Matières résiduelles

ACTU - Saint-Laurent - Matières résiduelles

Durant l’année 2014, un Laurentien moyen a produit 350 kilos de déchets, soit 10 % (39 kilos) de moins que la moyenne montréalaise. Ce chiffre comprend les ordures ménagères, les matières recyclables et les résidus de jardin. Si on se fie au bilan de l’agglomération de Montréal 2014, Saint-Laurent est le deuxième arrondissement (sur 19) qui produit le moins de matières résiduelles par habitant, tout juste derrière celui de Notre-Dame-de-Grâce–Côte-des-Neiges.

Chaque Laurentien envoie quand même 259 kg d’ordures ménagères par an à l’enfouissement. C’est bien plus qu’un Sherbrookois (184 kg/an), qui obtient de bien meilleurs résultats grâce au compostage des déchets de table en vigueur sur son territoire depuis près de 10 ans.

«La distribution de bacs bruns [en vue du compostage des résidus de table] a débuté en novembre et sera complétée d’ici la fin de l’année 2016 dans les édifices de 8 logements et moins», indique M. DeSousa, qui s’attend à des résultats rapides. Selon des données préliminaires de l’arrondissement pour 2015, le tonnage de matières organiques (déchets de table et de jardin) a déjà augmenté de 25 % depuis la distribution de 18 000 bacs bruns dans les édifices de quatre logements et moins.

Agrile du frêne

ACTU - Saint-Laurent - Agrile

Saint-Laurent est le seul arrondissement à avoir traité tous ses frênes au biopesticide TreeAzin, la plupart des arrondissements ayant décidé d’en sacrifier certains. «C’est un choix qu’on a fait, notamment en réorientant une partie de nos surplus budgétaires dans cette direction», affirme le maire.

Certains observateurs diront que la tâche était plus facile étant donné que Saint-Laurent est aussi l’arrondissement qui compte le moins d’arbres, vu que les zones industrielles bétonnées couvrent 70 % de son territoire.

Le maire DeSousa mentionne qu’il agit ainsi justement pour régler la problématique des îlots de chaleur. «On a adopté un règlement forçant la plantation d’arbres lors de la réfection ou de la construction d’un stationnement. Quand les arbres seront matures, la canopée devra représenter 40 % de la surface du stationnement», souligne-t-il, en mentionnant aussi le règlement pour l’instau­ration de toits blancs ou végétalisés dans les zones industrielles.

Tout en convenant que le maire de Saint-Laurent a plusieurs belles réalisations à son actif, l’élu Sylvain Ouellet, de Projet Montréal, souligne que l’arrondissement est celui qui compte le plus de fonctionnaires par habitant, «ce qui facilite la réalisation de projets», selon lui.

D’après nos calculs, Saint-Laurent compte 593 fonctionnaires pour 100 000 habitants, alors que la moyenne des 19 ar­rondissements est de 440.

À souligner
Saint-Laurent est :

  • le seul arrondissement à facturer l’eau de ses résidants grâce aux compteurs (20 % d’économies);
  • la seule entité municipale au Québec certifiée ISO14001, une norme de gestion environnementale;
  • un des quatre arrondissements interdisant tout nouveau projet de service à l’auto près des zones résidentielles.

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