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Il y a 50 ans, l’évasion de Lucien Rivard

Photo: Archives / TC Media

L’évasion le 23 mars, de Francis Boucher de la prison de Bordeaux, n’est pas la première. Le 2 mars 1965, de Lucien Rivard, criminel notoire, quitte le même pénitencier avec son complice André Durocher, dans des conditions invraisemblables.

On avait dit qu’ils avaient escaladé le mur d’enceinte en utilisant un boyau d’arrosage. Ils avaient convaincu les gardiens d’aller arroser la patinoire alors qu’il faisait 6°C en journée. Lucien Rivard était connu dans les années 50 pour avoir participé au trafic d’héroïne à La Havane, à Cuba, alors sous le joug du dictateur Fulgencio Batista. Rivard finançait carrément le régime de Batista, en lui versant chaque semaine 20 000$.

La prise de pouvoir par les révolutionnaires communistes de Castro mènera Rivard en prison. Il sera libéré grâce à une rançon versée au gouvernement cubain. De retour au Canada, il ouvre le Domaine idéal, un club dans les Laurentides. Tout en poursuivant son trafic d’héroïne, il reçoit des personnalités publiques et des politiciens. Il est tout de même recherché aux États-Unis.

Un complice de Rivard est arrêté à la frontière mexicaine en 1963. Il vend son complice et Rivard ne tarde pas à être arrêté. Alors qu’il doit être extradé vers les États-Unis, il est libéré sous caution. Une situation qui pousse le ministre de la Justice de l’époque, Guy Favreau, à démissionner alors que le bruit court que des membres du gouvernement Pearson avaient exercé des pressions sur le procureur général pour qu’il libère Rivard.

Le 2 mars 1965, Rivard et un complice, André Durocher, s’évadent de la prison en fin de journée. Rivard est retrouvé quatre mois plus tard et est extradé vers les États-Unis.
En 1975, après sa libération, il revient à Montréal. Il n’apparaît plus en public et décède en 2002. Après sa mort, le journaliste André Cédillot, révèle que l’administration de la prison de Bordeaux connaissait les projets d’évasion de Rivard, mais a laissé faire. Contrairement à la légende qui a couru durant 35 ans, Rivard n’avait jamais escaladé le mur de la prison. En fait, il avait les clés après avoir soudoyé les bonnes personnes.

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