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Changement de zonage pour autoriser une mosquée

Photo: Amine Esseghir / TC Media

Une petite mosquée d’Ahuntsic devrait connaître le sort qui lui est réservé le 3 septembre, lors d’une consultation publique pour un changement de zonage. Située dans une zone commerciale ou de fabrication, le local ne répond plus au nouveau règlement d’urbanisme concernant les lieux de culte. Celui-ci défini clairement les espaces où les lieux de cultes sont permis.

C’est la première mosquée qui est visée par le nouveau règlement, adopté en mai. Les arrondissements ont pris des dispositions légales pour définir précisément ce qu’est un lieu de culte et surtout, où il est autorisé.

En attendant, une résolution prise lors du conseil d’arrondissement du 10 août, permet l’occupation du local comme lieu de culte. Toutefois, cela n’a pas manqué de susciter des interrogations chez quelques citoyens.

«Je vois que vous allez autoriser un lieu de culte, cela me chicotte un peu», a indiqué Janine Renaud, une citoyenne qui a l’habitude des conseils d’arrondissement.

Un lieu discret
Située au 406, rue Legendre Ouest, le lieu de culte est très discret. Le local de moins de 140 m2, est situé au rez-de-chaussée. Aucune enseigne sur la devanture ne renseigne sur le lieu et les vitres de porte d’entrée sont dépolies. Des rideaux sont posés aux fenêtres et empêchent de voir ce qui se passe à l’intérieur. Toutefois, le local est libre d’accès pour les fidèles.

À l’intérieur, des horloges au mur indiquent les horaires des prières et des livres religieux sont posés sur une étagère. Sur le côté droit a été aménagée une petite salle d’ablution. Si le bâtiment a été construit en 1961, le lieu a été occupé par un restaurant à partir de 1989. Il a cessé ses activités il y a plusieurs années.

Administration et élus favorables
La demande de changement de zonage s’accompagne aussi de travaux pour se mettre en conformité avec la règlementation. Le Comité consultatif d’urbanisme (CCU) a recommandé en juin, l’approbation du projet déposé par les requérants.

Selon les plans présentés, le local ne pourrait accueillir plus de 125 personnes. Une mise aux normes concernant la sécurité incendie est également prévue. Une pétition signée par 168 personnes a aussi été ajoutée en appui au dossier par les requérants.

La présence d’un lieu de culte recevant du public ne semble pas non plus susciter l’inquiétude des services techniques de l’arrondissement. Ils ont conclu que l’existence de ce centre communautaire et lieu de culte n’avait pas créé de pression supplémentaire sur le stationnement dans le quartier. Comme il s’agit d’un plan particulier, ce sera la seule adresse autorisée à accueillir un lieu de culte.

Discrétion des responsables
Difficile de trouver les responsables du lieu pour connaître notamment leur point de vue et surtout savoir depuis quand ils ont ouvert cette mosquée. De toute évidence l’allure des lieux indique que celle-ci a été ouverte depuis longtemps.

«On les voit parfois en après-midi ou en soirée», indique un voisin de la petite mosquée. Cependant, le maire de l’arrondissement Pierre Gagnier et le conseiller de Saint Sulpice, Pierre Desrochers ont indiqué avoir pu les rencontrer et ont visité les lieux en leur compagnie ce printemps.

«Nous nous sommes rendus là-bas pour nous assurer du bien-fondé de la demande», souligne M. Desrochers.

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