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De Vénus à Vicky

Quand Vicky m’ouvre la porte de son appartement, je suis fébrile. Je vais, en super-super-avant-avant-première, entendre les premiers balbutiements de son premier album solo à paraître… peut-être un jour. C’était il y a trois ans, et le jour dont elle parlait au futur est maintenant bien présent : c’est le 30 avril 2012, 17h, au Petit Campus.

Vicky, c’est Vicky MartelFront girl du (malheureusement) défunt groupe Vénus 3 (1998-2006), qui, après un passage par l’Empire des futures stars en 1998, enregistre un premier album, gagne le prix Socan « Auteure-compositeure Musiques amplifiées » pour l’Une va sans l’autre, est en nomination à l’ADISQ pour « album alternatif de l’année », enregistre un deuxième album (auquel je participe en collaborant au making-of) puis se sépare en 2006.

J’ai profité d’un de ses rares moments de libre d’ici la sortie de son record pour lui soutirer quelques informations sur la création de celui-ci :

Entre la séparation de Vénus 3 et le lancement de ton album, comment la musique a-t-elle fait partie de ta vie ? n a travaillé avec la gang de Vénus 3 sur un projet anglophone du nom de Killing Venus. Je crois qu’on était dû pour un changement (rires…) et le son de nos nouvelles compositions était tellement différent qu’on se sentait un peu comme dans un nouveau groupe. On a fait quelques showcases et le projet a aussi sa page MySpace mais l’album n’a jamais abouti. Chacun d’entre nous travaillait aussi sur d’autres trucs.

Pour ma part, j’ai fait 2 albums avec un projet stoner-metal du nom de Karmadoza (2006) et avec le même projet, on a aussi enregistré un album tribute au B-52’s vraiment réussi dans le style qui s’intitule « K-52’s a tribute to the B-52’s » (2007). Les deux albums sont disponibles sur iTunes. Ce projet était entre autre composé de 3 anciens membres de Groovy Aardvark dont Vincent Peake que j’adore alors ce fut une expérience incroyable d’écrire et de passer du temps en studio avec cette gang-là. 

Par la suite, j’ai accompagné le chanteur-entertainer Plastik Patrik à titre de choriste/claviériste pour son projet Patrik et les Brutes. On est allé faire des concerts en Suisse, on a joué à plusieurs reprises aux Francos, à Divers Cité, à Woodstock en Beauce, bref, du gros fun avec Sunny Duval à la guitare et évidemment Plastik qui est généreux comme nulle autre personne que je connais je pense!!

Et évidemment je jouais à tous les weekends avec mon groupe d’interprétation Young Soul dans les bars, les festivals, les événements corporatifs etc. J’ai aussi fait des « jingles » radio, télé, jeux vidéo. Bref, je gagne quand même ma vie dans la musique depuis plus de 15 ans alors, ça n’a fait que continuer durant cette période-là.

As-tu composé des chansons durant ce temps ? Et comment c’était de ne pas les entendre prendre vie sur disque ou sur scène? Et bien comme je l’ai mentionné en réponse à ta première question, oui j’ai composé durant cette période avec Killing Venus, Karmadoza et aussi quelques ébauches pour moi-même. Et j’ai fait 2 albums professionnels donc, j’ai pu entendre le fruit de ces créations sur disques.

Ce n’est par contre qu’en 2009 que j’ai commencé à me permettre de penser que les petites idées que j’enregistrais depuis un bout sur mon iPhone, pouvaient peut-être en fait devenir de vraies chansons. MES chansons. Et c’est ainsi que j’ai commencé à proposer à Sébastien Daigle, mon complice, ces idées-là et ensuite, ça n’a plus arrêté! Une idée après l’autre soit de moi ou de lui et il mettait en musique tout ça, c’était génial!

Dans le même ordre d’idée, est-ce que tu t’ennuyais de ne pas chanter tes propres textes ? Curieusement non. Je pense que j’avais besoin de ce changement d’air! De m’intéresser aux projets des autres, de m’intégrer dans une autre bulle que Vénus 3. Et surtout, de ne pas être « front » pour un bout (du moins, avec mes trippes, mes textes), ça m’a fait le plus grand bien. Étant une personne passionnée de musique avant tout, le « vedettariat » ne m’intéressant pas vraiment, je ne me suis pas ennuyé du tout bien au contraire.

Pourquoi avoir attendu aussi longtemps avant un album solo ? En lisant les réponses aux questions précédentes, je crois que c’est pour toutes ces raisons!! (rires…). Et j’ajouterais que je ne savais même pas si j’allais refaire ça un jour (un autre album ou un album solo). Je m’étais toujours dit depuis la fin de Vénus 3 que je recommencerais si et seulement si, j’avais vraiment une pulsion créative forte car je sais ce que ça implique que de se lancer dans un processus de sortie de disque et je voulais que ce soit senti. Les idées, l’envie de les faire entendre etc, etc.

Quelle est la différence entre la création d’un album sous étiquette et indépendant comme l’est celui-ci ? Avec une étiquette de disque, tu as toute l’équipe qui t’entoure: coordonnateur de production, attaché de presse, gérant, distributeur, etc. Quand tu décides de produire ton propre album, tu dois par moment, prendre tous ces rôles. Puis, tu t’entoures (idéalement) des bonnes personnes. Comme tu es producteur, tu les engages donc, tu dois avoir un budget pour ça. Pas toujours évident! Et tu dois donc t’assurer que tous ces gens que tu as engagés font le travail. Il faut que tu coordonnes tout, tout, tout. Du graphisme au lancement en passant par la distribution. Tu as plein de rendez-vous et tu dois t’assurer que tout sera prêt pour la date de sortie de l’album. Bref, pendant un an (du moins dans notre cas), Sébastien et moi, nous avons presque seulement joué aux producteurs! Et tout ça en remixant les chansons, et retouchant le mastering, en peaufinant toujours et encore jusqu’à ce qu’on soit vraiment fiers! On est exigeant! Mais on ne se plaint de rien. On apprend plein de choses. La fin justifie les moyens!

Quelle est la différence entre écrire un album pour un groupe et un en solo? Tous les gens qui sont passés par là le disent: la liberté. Moins de compromis, moins de psychologie, plus de création, plus de fun! Enfin, c’est ce que moi j’ai ressenti. Mais je crois qu’il faut que tu sois rendu là. J’ai tellement eu de plaisir avec Vénus 3 aussi que je ne croyais pas faire un album solo un jour. Et aujourd’hui maintenant que c’est fait, je crois que j’aurais plus de difficulté à retravailler en collectif….Ah…et puis c’est peut-être seulement le fait que je vieillis!! (rires)

Comment c’est d’enregistrer un album chez soi au lieu d’un studio ? Ça aussi c’est la liberté! Évidemment, quand tu as l’équipement qui te le permet (comme ce fut le cas pour nous), c’est génial! C’est ici où je dois vraiment mentionner le fait que si je n’avais pas eu Sébastien, je ne pourrais même pas répondre à ta question. C’est lui le « king » du studio! Moi, selon ses dires, j’étais la muse, la ligne directrice du projet et lui, le pilote. Je suis d’accord. Outre le fait que Sébastien a joué tous les instruments sur l’album, il connait ses machines et on travaillait relaxe et en totale confiance en nos moyens. L’expérience a définitivement ses avantages! Énormément de plaisir à écrire et à chanter ces chansons-là. Aucune pression de temps ou d’argent…La liberté!

Qu’est-ce que ça représente pour toi de finalement sortir un album bien à toi, sans concession de groupe ou d’étiquette ? Une fois de plus, je commence à exagérer je le sais mais, ça représente la liberté. Et ça me dit: « Tu vois Vic, t’es capable »!

Comment te sens-tu à quelques jours de monter sur scène pour présenter ton nouveau matériel ? Bien. Fébrile. Ça va faire drôle je pense. Je suis plus stressée pour que tout soit prêt pour le lancement le 30 avril que de monter sur scène. La chanteuse est en contrôle, la productrice est encore une apprentie. Ceci dit, on est super bien entouré et il faut faire confiance à la vie et bien sûr à l’école du rock! ;-))

***

Avant que j’aie le temps de lui poser une autre question, son téléphone sonne. Encore des préparatifs de dernières minutes avant le lancement. Je la laisse donc à son rôle de productrice et je quitte avec en primeur l’album sous la main.

Pour les oreilles curieuses, c’est ici qu’on écoute, et pour ceux qui désirent assister au lancement, et voir la bête de scène qu’est Vicky Martel, rendez-vous au Petit Campus (57, Prince Arthur Est) lundi prochain le 30 avril à 17h00. C’est gratuit et ouvert à tous ! Info: 514 844-1010

 

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