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Des résidents veulent le départ de l’usine Lallemand

Photo: Isabelle Bergeron / TC Media

Une pétition de près de 300 noms a été déposée au conseil d’arrondissement de novembre, afin de demander le transfert de l’usine Lallemand, qui est située sur la rue Préfontaine, depuis 1915.

À la suite de l’incendie du 8 juin dernier, dans sa salle électrique, la compagnie a installé temporairement une douzaine de génératrices, afin de poursuivre ses activités. Le boucan généré par ces engins a été l’élément déclencheur du projet.

«À l’époque, l’usine ne nous avait pas informés. L’arrondissement a organisé deux rencontres durant l’été pour tenter de calmer la situation», raconte la résidente, Marie-Claire Blais, qui a remis la pétition aux élus.

André Chartrand, à l’origine de cette initiative, a tenu un stand devant chez lui pendant trois mois. Jusqu’à maintenant, 280 personnes, vivant à proximité de l’usine, ont signé le document également disponible sur Internet.

«Nous voulons que l’arrondissement nous prenne au sérieux. Cela fait des années que l’usine Lallemand assombrit notre qualité de vie», explique-t-elle.

Le conseiller de Hochelaga, Éric Alan Caldwell, ne privilégie pas la solution du transfert, à court terme. «Il y a une réelle problématique de cohabitation dans ce secteur. Nous voulons travailler à améliorer les pratiques et nous allons prendre des actions concrètes pour y arriver. Il y a eu, notamment, la création du comité du bon voisinage composé d’élus, de résidents et de représentants de l’usine, une première dans le quartier. C’est un lieu où on peut poser des questions et faire connaître des problèmes», indique le conseiller.

Ce comité est une excellente idée, laisse savoir le directeur des opérations de Lallemand, Jean-François Lejeune. «Nous avons appris plusieurs éléments qui nuisaient aux résidents, dont nous n’étions même pas au courant. C’est d’ailleurs en parlant avec eux que nous avons su que le bruit était plus fort en hauteur. Nous allons faire poser des microphones en altitude afin d’évaluer la situation», souligne-t-il.

Le bruit et les odeurs
Parmi les nombreux désagréments soulignés par les résidents du secteur, le bruit et les odeurs sont parmi les élément les plus irritants. «Les odeurs de pourriture et d’ammoniac, les rejets dans les égouts et le bruit sont intolérables», affirme Mme Blais.

Selon l’usine Lallemand, plusieurs actions ont déjà été prises afin de diminuer les nuisances sonores et olfactives. Des firmes reconnues par l’arrondissement font actuellement des études sur ces deux éléments. Leurs recommandations sont attendues à la fin de l’année.

«Nous avons pris une entente avec le Canadien pacifique pour qu’il n’y ait plus de train pendant la nuit. Nous avons aussi arrêté le passage de camions sur la rue Préfontaine pour la même période. Concernant les odeurs, nous avons modifié la sortie des séchoirs et nous sommes en train d’installer un système de contrôle des odeurs à la source, dans toute notre usine», fait valoir M. Lejeune.

La communication
Dans la pétition, les signataires demandent aussi une plus grande transparence de la part des autorités locales ainsi qu’un plan de sécurité en cas d’incident. «On nous dit qu’il y a des inspections, mais on n’en sait pas plus. On réclame plus de transparence. L’arrondissement doit publier sur son site Internet les résultats des inspections», selon Mme Blais.

Le conseiller de Hochelaga et le directeur des opérations de Lallemand s’accordent sur le fait que la communication est déficiente. Il y a des problèmes dans la transmission d’information au sein de la population. L’usine a d’ailleurs créé une adresse courriel (info-citoyen@lallemand.com) afin de répondre aux questions.

«L’erreur que nous avons faite est que nous n’avons pas bien informé les gens. Le comité est un bon moyen de communication. Nous sommes prêts à organiser des visites guidées de l’usine pour de démystifier ce que l’on y fait», mentionne M. Lejeune.

Pour ce qui touche au plan de sécurité, l’usine est actuellement en train de mettre à jour son plan d’urgence. Il sera terminé au cours du mois de janvier 2015 et remis à la ville où il sera possible de le consulter.

(En collaboration avec Anne-Laure Jeanson)

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