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Un moratoire sur le REM réclamé

Photo: TC Media - Archives

Un regroupement de syndicats demande plus de temps avant le début des travaux pour le Réseau électrique métropolitain (REM). Il dénonce le manque d’analyses et espère qu’avec l’arrivée d’une nouvelle administration municipale puisse bonifier le projet. Pour sa part, la Caisse de dépôt et placement du Québec (CDPQ) se dit ouverte au dialogue.

Le Conseil central du Montréal métropolitain – CSN (CCMM-CSN), qui représente quelque 100 000 membres des secteurs publics et privés à travers la province, aurait aimé être consulté dans le processus et que davantage de groupes environnementaux et de citoyens habitant le long du tracé soient inclus.

«L’analyse d’impacts sur l’environnement et des mesures d’atténuation sont pour la plupart manquantes donc, on a seulement un portrait parcellaire», insiste le premier vice-président du CCMM-SCN, Charles Sainte-Marie.

Le moratoire servirait à relever le détail des inventaires des milieux naturels le long du tracé, ainsi qu’un test climat. M. Sainte-Marie soutient par ailleurs que le train automatisé entraînerait nécessairement des constructions en béton qui produiraient beaucoup de gaz à effet de serre (GES).

Protection de l’environnement
La CDPQ affirme avoir de nombreux appuis, notamment de plusieurs groupes environnementaux comme Équiterre, Vivre en Ville et la Fondation David Suzuki.

«Il n’y a pas beaucoup d’organisations qui ne sont pas grandement en faveur de notre projet, fait savoir le directeur des relations médias, Jean-Vincent Lacroix. Plus de 300 ont déjà été consultées.»

Sur 25 ans d’exploitation, le REM pourrait permettre d’épargner 680 000 tonnes de GES, juste en incidences directes selon M. Lacroix. «Parce que ça incite à l’utilisation du transport collectif. On a également annoncé la plantation de 250 000 arbres pour compenser les gestes menés pendant la période de construction de chantier», dit-il.

La plus grande préoccupation citoyenne serait plutôt au sujet de la date de mise en service que sur les impacts environnementaux spécifie M. Lacroix.

Coûts
Le CCMM-CSN a estimé les coûts du projet à 12 milliards de dollars, un peu plus du double du budget avancé par la Caisse de dépôt. Basés sur une étude menée par Jean-François Lefebvre et Luc Gagnon, deux chargés de cours en étude urbaine et en développement durable, les syndicats jugent qu’une partie des dépenses est exclue, comme les deux voies du nouveau pont Champlain.

«Les dépassements de coûts devraient être assumés par le gouvernement du Québec», précise M. Sainte-Marie.
Des coûts décrits comme étant théoriques pour la CDPQ.

Mais le pire pour les syndicats, c’est que le projet servirait beaucoup plus des intérêts privés.

«À la fin du contrat, au lieu que ça revienne au gouvernement, la CDPQ pourrait vendre tous les actifs du REM pour des intérêts privés», soutient Charles Sainte-Marie, qui juge qu’il y a là une menace de privatisation du transport collectif.

Le projet du REM représente un investissement de plus de 3 G$ de la CDPQ, en plus de 1,3 G$ de Québec et l’équivalent du fédéral.

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