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Une retraite bien meublée

Paul Guay fabrique une commode à la demande de sa femme. Photo: TC Media/Isabelle Bergeron

Dans un local du Centre sportif Westwood, à Dorval, une dizaine de retraités se réunissent tous les matins de la semaine. Entre le bruit des scies à ruban et les blagues, les bricoleurs s’adonnent à leur passion commune: la menuiserie.

En entrant dans l’atelier de l’avenue Thorncrest, l’odeur de bois fraîchement coupé emplit les narines. Paul fabrique une commode à la demande de sa femme.

Avec comme seul guide une photo et quelques dimensions fournies par sa conjointe, l’homme de 72 ans croit pouvoir terminer son projet entrepris depuis un peu plus d’un mois, d’ici une semaine. «Je suis à la retraite depuis quelques années, il faut bien faire quelque chose pour s’amuser», rigole-t-il.

Sur l’établie tout juste à côté, Gilles et Robert débutent l’assemblage d’un camion en bois. Les deux hommes font équipe pour la première fois.

«On a chacun notre façon de travailler, mais jusqu’à maintenant, ça se passe bien», indique Robert, qui réalise des travaux de menuiserie depuis une quinzaine d’années.

Pour Gilles, ce projet lui permet de jumeler sa passion du bois et des camions. «Je transporte mon admiration pour les gros véhicules dans les petits», soutient l’ancien préposé d’escales chez Air Canada.

«J’ai toujours préféré regarder les camions sur les pistes que les avions», ajoute l’homme de 76 ans.

Une fois terminé, le camion miniature appartiendra à Robert.

Ambiance
Le bruit des outils n’empêche pas les bricoleurs d’entretenir une bonne camaraderie. «L’ambiance est bonne et ça nous permet de faire autre chose que de rester assis à la maison», soutient Norman, qui a rejoint le groupe en janvier.

Sur le coup de 10h, les retraités rangent leurs instruments le temps d’une pause. «On profite de l’heure de la collation pour se taquiner un peu. On dit à l’autre que la pièce aurait été plus belle si c’est nous qui l’avions faite», s’amuse Robert Croze, le président de l’Association des bricoleurs de Dorval.

Aussitôt de retour à leur scie, planeur et sableur, les hommes n’hésitent pas à se lancer des défis. «On se challenge toujours. Ça nous permet de se dépasser et de s’améliorer», soutient M. Croze.

Demande
Camions, assiettes ou meubles, chaque membre est libre de fabriquer la pièce qu’il désire. Bien qu’ils soient à la retraite, les bricoleurs n’ont pas le temps de chômer.

Famille et amis sont nombreux à passer leurs commandes. «Mon garçon est pompier et il m’a proposé de lui faire un camion», indique Norman, tenant fièrement son œuvre en main.

Outre leur entourage, la Cité de Dorval leur offre aussi des contrats. À travers ces commandes, les menuisiers en herbe trouvent le temps de réaliser des pièces, tel que des chevaux de bois, qu’ils remettent à des organismes de Montréal.

Participation
Pour faire partie de l’Association des bricoleurs de Dorval, les membres doivent maîtriser des connaissances en menuiserie.

Le président n’écarte toutefois pas la possibilité d’ajouter des cours en après-midi, s’il y a une forte demande.

Pour faire partie de l’association, il faut résider à Dorval, avoir plus de 60 ans et surtout, posséder un excellent sens de l’humour.

 

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