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L’incontournable «Tino»

Photo: TC Media/Patrick Sicotte

Après 40 ans de dévotion et de générosité, c’est un legs inestimable que laisse derrière lui Joseph «Tino» Rossi. Au fil du temps, les Mardis cyclistes de Lachine sont devenus non seulement un rendez-vous incontournable pour les amateurs de cyclisme, mais aussi un tremplin pour de nombreuses générations de coureurs, qui lui ont d’ailleurs rendu hommage.

Pesant bien chacun des mots prononcés au décompte, le septuagénaire, dans une forme splendide, a donné le coup d’envoi de son 400e et dernier départ. Avec la fébrilité dans l’air, famille, amis, dignitaires et spectateurs ont chaudement applaudi «Tino».

Mon cœur veut se couper en deux. Mes sentiments sont partagés. J’ai cinq enfants vivants et le sixième, c’est les Mardis cyclistes. Je confie mon enfant à quelqu’un, et je pense qu’ils vont en prendre soin. Je leur laisse mon héritage.» – Joseph «Tino» Rossi

Avec un souci du détail et un sens de l’organisation hors pair, M. Rossi a veillé aux moindres détails de la dixième étape de la 40e saison des Mardis cyclistes, pour une dernière fois. Comme une abeille, il s’est promené d’un bout à l’autre du terrain et ce, jusqu’à la toute fin de la soirée, afin de s’assurer que tout soit en place.

Au cours des années, l’événement a vu naître des athlètes de talent sur le circuit et accueilli des coureurs qui ont fait leur marque, comme David Veilleux, Martin Gilbert, Yannick Cojan ou Jean-François Laroche.

«J’en conclus que c’est un peu de la folie. Mais, si j’y ai mis de mon temps, c’est parce que j’ai cru que ça en valait la peine. Ça a été pour moi une vocation et une mission», philosophe l’homme d’affaires et aussi fondateur et directeur général du populaire critérium.

Moments inoubliables
Avec moins d’une dizaine de coureurs sur la ligne de départ lors des premières éditions, M. Rossi était loin de se douter de l’ampleur que prendrait l’événement, devenu aujourd’hui un classique estival.

«Avec des copains, on avait fait une course amicale et j’ai aimé l’endroit. J’ai trouvé une roche par terre et j’ai tracé une ligne. J’avais 38 ans à l’époque», se remémore l’Italien arrivé au Canada à l’âge de 14 ans.

Au cours des quatre dernières décennies, pas un seul été n’a passé sans que les coureurs ne prennent d’assaut les rues de Lachine. «J’ai eu du plaisir, de la joie et des moments inoubliables, mais ça n’a pas toujours été facile», admet celui qui se fait appelé Tino, surnom donné par ses compagnons de musique pour sa voix et sa forte ressemble avec le célèbre crooner.

Malgré la passion qui l’habite toujours, l’homme de 77 ans a annoncé l’an dernier qu’il cédait sa place à Marc et Jean-François Néron, les propriétaires des boutiques Cycle Néron. «C’est un pincement au cœur. Ça me fait mal, mais je dois me rendre compte que je ne suis pas éternel», confie-t-il, une larme à l’œil.

Bien que M. Rossi quitte l’organisation, il n’en demeure pas moins que son amour pour le vélo fait toujours partie de la vie de ce sportif, qui parcourt une «distance raisonnable de 50 km» tous les deux jours, «surtout l’hiver, en Floride».

Et comme un parent qui laisse voler son enfant de ses propres ailes, le père des Mardis cyclistes de Lachine le regardera fièrement encore grandir, n’étant jamais bien loin.


Ce qu’ils ont dit

«Tino se donne toujours à 1000%, il est un passionné. Au cours des années, les Mardis cyclistes ont acquis une grande visibilité à l’international, accueillant des équipes de l’Australie, de la Nouvelle-Zélande ou encore de la France. L’événement a fait naître une popularité du cyclisme à Lachine.»

– Robert Cadieux, ancien chef de pupitre au Journal de Montréal et ami

 «La plus grande qualité de Tino est certainement sa générosité. Il est un grand motivateur et son soutien m’a été indispensable.»

– Mario Vincent, membre organisateur et ancien coéquipier au sein de l’équipe Miele-Rossi

«Avec quelque 140 coureurs sur la ligne de départ chaque semaine, les Mardis cyclistes offrent une belle visibilité et permettent aux jeunes de se démarquer. M. Rossi est un modèle d’inspiration, par sa ténacité et son leadership.»

– Jean-François Laroche, recordman des Mardis cyclistes avec sept championnats

«Mon père est un passionné. Il est perfectionniste et généreux. Il a été visionnaire en mettant en place une course qu’on ne retrouve nulle part ailleurs et qui accueille des coureurs de partout. La discipline et le respect font partie de ses valeurs»

– Stéphane Rossi, fils de Joseph «Tino» Rossi

«Tino a donné sa vie au cyclisme. Il s’est mérité beaucoup d’hommages pendant sa carrière, autant pour son implication communautaire que pour tout ce qu’il a donné au sport. D’ailleurs, l’école du vélo au Canada, c’est ici, aux Mardis cyclistes de Lachine, et c’est grâce à un homme exceptionnel.»

– Claude Dauphin, maire de Lachine

«Après avoir tenu le fort pendant 40 ans, tu laisses un legs qui est non seulement basé sur la passion du vélo, mais aussi sur une magnifique jeunesse et une citoyenneté. Ici, ces jeunes ont pu apprendre une magnifique passion. Tino, merci pour tout!»

– Denis Coderre, président d’honneur de la 40e saison et maire de Montréal

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