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Un sursis pour Jérémie Duval?

Photo: Collaboration spéciale

Menacé de déportation samedi, Jérémie Duval, un travailleur français installé à Lachine depuis 2011, pourrait bénéficier d’un sursis. Il fera dans les prochaines heures une demande de prolongation de son permis de travail et une demande de résidence.

M. Duval a fait appel aux services de l’avocat Didier Leroux, de la firme St-Pierre/Leroux, afin d’être dirigé et conseillé dans sa nouvelle démarche pour éviter de retourner en France.

«Nous nous sommes rencontrés jeudi, a raconté Me Leroux à TC Media. J’ai expliqué les procédures à M. Duval, je l’ai guidé et je lui ai conseillé de préparer une nouvelle demande avant la date butoir du 21 février».

L’avocat a expliqué qu’il s’agissait de deux documents, mais compris dans une même requête adressée à Immigration Canada: une demande de prolongation de son permis de travail pour trois mois et une demande de résidence temporaire.

La conjointe de Jérémie, Claire Jacquier, a confié à TC Media: «On fait du mieux que l’on peut et le plus rapidement possible pour remplir les papiers». Les documents devront être datés du 21 février, le cachet de la poste en faisant foi.

Dans les circonstances, si le tout est fait dans le temps, Me Leroux a expliqué que Jérémie Duval pourrait obtenir un «statut implicite», en attendant que sa nouvelle demande soit étudiée.

Le porte-parole de Citoyenneté et Immigration Canada, Bill Brown, rejoint à Ottawa par TC Media ne pouvait dire s’il est fréquent d’avoir des demandes de dernière heure, comme celle de Jérémie Duval. «Chaque cas est différent», a -t-il brièvement résumé.

En état d’ébriété en 2010
Rappelons que Jérémie Duval est sommé par le gouvernement canadien de retourner dans son pays d’origine pour avoir conduit en état d’ébriété en France.

M. Duval a été condamné pour conduite en état d’ébriété en août 2010. Son délit a été pardonné par la Cour correctionnelle en septembre 2014. Le principal intéressé affirme que son casier judiciaire a été effacé, mais au Canada, il faut cinq ans avant qu’un tel dossier soit effacé.

L’employeur de M. Duval, Gilles-André Rail, propriétaire de Fix Auto de Lachine, le supporte et défend sa cause. La députée fédérale de Notre-Dame-de-Grâce–Lachine, Isabelle Morin, en fait autant.

La députée de Notre-Dame-de-Grâce—Lachine a même interpellé le ministre de la Sécurité publique Steven Blaney, lui demandant de mettre une pause sur tout processus d’extradition, afin que les autorités canadiennes puissent réviser le cas de Jérémie Duval.

Au bureau du ministre de l’Immigration du Canada, le porte-parole Kevin Ménard a répondu par courriel à TC Media que «l’on ne pouvait pas commenter les cas individuels».

Jérémie Duval est installé à Lachine avec sa conjointe, Claire Jacquier, qui travaille au CSSS du Sud-Ouest–Verdun. Le couple a un fils de 3 ans, Evan, qui est né au Québec.

«Ma femme et moi, on adore le Québec, on est bien intégrés, on veut y investir en achetant une maison et s’y installer pour de bon. On essaie tout pour rester au Québec», a confié Jérémie Duval à TC Media.

Immigrants français admis au Québec de 2009 à 2013

Selon le site Internet d’Immigration Québec, le volume des admissions permanentes au Québec d’immigrants dont le pays de dernière résidence est la France s’élève à 30 939 personnes pour la période de 2009 à 2013.

La catégorie de l’immigration économique représente 91,6% des admissions, dont la quasi-totalité provient de la composante des travailleurs qualifiés (90%), comme Jérémie Duval. En 2013, le nombre a atteint 5585 personnes.

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