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Intersections dangereuses: les résidents du Mile End à bout de nerfs

Photo: Catherine Bouchard/TC Media

Les résidents du Mile End craignent pour leur sécurité aux intersections, alors qu’une dame de 90 ans a été happée à l’intersection des rues Saint-Viateur Ouest et avenue du Parc, le lundi, 24 novembre, vers midi.

Pour les piétons traversant aux feux de circulation sur l’avenue du Parc, près des avenues Bernard et Fairmount ou sur la rue Saint-Viateur Ouest, l’insécurité règne alors qu’à l’heure de pointe, ces secteurs deviennent chaotiques.

«J’ai arrêté de compter le nombre de fois où j’ai passé près de me faire écraser! Ce sont toujours les voitures arrivant de l’ouest sur Saint-Viateur qui nous voit mal et en plus, nous n’avons que 15 secondes pour traverser. Avec le traffic qui augmente sans cesse dans le secteur, ça devient vraiment dangereux», relate Hélène Pager, une résidente du quartier depuis 25 ans, qui travaille au YMCA du Parc, situé directement à l’endroit problématique.

La majorité des personnes interrogées par  Le Plateau s’entendent pour dire que l’intersection des avenues Bernard et du Parc est particulièrement problématique.

«Je crois que c’est pire sur l’avenue Bernard, parce que c’est la première rue après Van Horne et elle est plus large. Je suis aussi automobiliste et quand je tourne, je dois avancer doucement pour voir, car on a souvent la vision obstruée. Quand je passe avec mon enfant en poussette, j’ai particulièrement peur, parce qu’ils me verront moi, mais pas nécessairement le carrosse», relate Gitty, une mère de famille demeurant dans le Mile End depuis 30 ans.

Même son de cloche pour Carole Daniels, qui habite le quartier depuis 20 ans.

«C’est le Far West! L’aménagement urbain, particulièrement sur l’avenue Bernard, semble avoir été improvisé. La signalisation est déficiente, mais même si elle était adaptée, plusieurs ne la respectent tout simplement pas. Il n’est pas rare de voir des voitures griller un feu rouge. C’est sans oublier que le parc automobile semble augmenter sans cesse. Voir des voitures stationnées illégalement en double, on ne voyait pas cela avant. Aux heures de pointe, ça devient vraiment anarchique», indique Mme Daniels.

Peu de visibilité pour les conducteurs

Les automobilistes interrogés mentionnent tous le manque de visibilité, en raison de camions stationnés en double illégalement ou de véhicules garés devant des parcomètres qui ne respectent pas l’espace réglementaire de cinq mètres d’une intersection.

L’absence de lumière protégée pour tourner à gauche donne aussi des maux de tête aux automobilistes.

«À l’heure de pointe, il y a beaucoup de piétons, c’est dur tourner sur l’avenue du Parc. C’est encore pire depuis qu’ils ont fermé une partie du boulevard Saint-Laurent. Ça redirige le trafic dans notre secteur, via la rue Saint-Viateur», indique Martin Dupré, un résident du secteur, à la fois automobiliste et piéton.

Pour le propriétaire de la boulangerie Navarino, Peter Tsatoumas, c’est la largeur des rues qui est en cause.

«Ça fait 42 ans que je possède mon commerce et ça fait 20 ans que nous avons des problèmes. Les voies sont trop larges et mal indiquées. La cohabitation entre tous les types de transport est difficile. C’est sans oublier l’avenue du Parc, où les gens roulent beaucoup trop vite», affirme M. Tsatoumas.

Par ailleurs, les nombreux touristes de New York, souvent de la communauté hassidique, comprendraient mal la signalisation, selon des résidents du quartier et feraient des manœuvres illégales.

«Pour eux, lorsqu’il y a une flèche, ça veut dire que tu peux tourner. Ils ne semblent pas non plus voir les interdictions indiquées sur les panneaux», conclut Mme Pager.

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