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Un stage comme «tremplin vers l’emploi»

Photo: Romain Schué/TC Media

Près du tiers des jeunes qui fréquent annuellement le Carrefour jeunesse-emploi (CJE) de Montréal-Nord n’arrivent pas à percer le marché de l’emploi. Pour les aider, le CJE va proposer des stages et un service d’accompagnement au quotidien afin de «faire tomber les préjugés» et pousser employeurs et participants à se faire confiance.

«Pour s’en sortir, il n’y a rien de mieux qu’un emploi. Au-delà de l’aspect financier, avoir un travail est primordial pour l’intégration et la vie sociale», clame Bouchra Klaoua, directrice du CJE Bourassa-Sauvé, situé à Montréal-Nord.

En partenariat avec Emploi-Québec et dans le cadre des nouvelles dispositions de Montréal-Nord qui a fixé l’employabilité chez les jeunes comme l’une de ses priorités, le CJE a décidé de se tourner vers ces 18-35 ans qui ont déjà bénéficié de ses services avant de voir les portes du marché du travail se refermer.

Selon l’organisme, près de 30 à 35% de ces jeunes qui fréquent le CJE annuellement «lâchent, abandonnent ou sont exclus par un employeur.»

«Ces jeunes ont tous vécu plusieurs problématiques, que ce soit de pauvreté ou d’exclusion sociale», explique Bouchra Klaoua, assurant que le CJE doit davantage «encadrer» ces jeunes pour garantir une réussite totale.

«On les a préparés, mais il leur manque une oreille, une écoute. Parfois, ils sont trop timides, gênés ou n’ont pas réglé des problèmes privés ou personnels. Ça engendre des retards et des conflits, ils ne sont pas efficaces à 100% et on leur montre la porte. Mais quand un lien de confiance est établi, ça va beaucoup mieux.»

Un stage de quatre semaines
Dès la fin de l’hiver, 30 de ces jeunes vont se voir proposer une nouvelle chance. Sur la base du volontariat, un stage non-rémunéré – le transport sera néanmoins offert – de quatre semaines, amené à se convertir en emploi durable, va être mis en place selon les envies des participants et les offres du CJE, qui a déjà ciblé des missions de services à la clientèle, secrétariat, sécurité et travaux manuels.

Durant cette période, de nombreuses réunions tripartites seront mises en place, avec notamment la présence d’une intervenante, en lien au quotidien avec ces jeunes, qui espère «rectifier rapidement le tir en cas de problème.»

«On veut faciliter leur réintégration et on va les suivre de près, précise Rosalie Ayité, en charge de ce projet. L’objectif, c’est de développer leur estime d’eux-mêmes et renforcer le côté positif car ils manquent beaucoup de confiance. Ils ont été éloignés de l’école ou du marché de travail et ne pensent ne pas être capables d’y arriver. Ils sous-estiment leurs compétences.»

«Mieux préparer et sensibiliser les employeurs»
Intitulé «Tremplin vers l’emploi», ce projet-pilote d’une durée d’un an, dont le recrutement des participants est en cours, serait l’un des chaînons manquants pour favoriser l’employabilité à Montréal-Nord.

«Ce projet ferme la boucle et permet de rejoindre ceux que l’on perdait avant. Ces jeunes pourront vivre une autre expérience sans une épée de Damoclès au-dessus de leur tête, indique Bouchra Klaoua, qui imagine que «des préjugés pourront tomber» du côté des employeurs, mais aussi des participants.

«On va pouvoir mieux préparer et sensibiliser les employeurs, les jeunes qui ont une mauvaise image, et donner plus de potentiel à des minorités visibles», reprend la directrice de l’organisme.

Alors qu’il vise un taux d’emploi de 100% à l’issue de ce stage, le CJE espère réévaluer prochainement à la hausse les possibilités de ce nouveau service. Près d’une cinquantaine de places sont déjà espérées pour 2018 et l’organisme envisage également attirer des jeunes qui n’ont pas encore fréquenté ses locaux.

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