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Une œuvre d’art vivante

Matthew Quinn, responsable de la collection des penjings, Éric Auger, responsable de la collection des bonsaïs, Pierre Séguin, membre de la Société de bonsaïs et penjings de Montréal et Réné Pronovost, directeur du Jardin botanique de Montréal.
Matthew Quinn, responsable de la collection des penjings, Éric Auger, responsable de la collection des bonsaïs, Pierre Séguin, membre de la Société de bonsaïs et penjings de Montréal et Réné Pronovost, directeur du Jardin botanique de Montréal. Photo: Emmanuel Delacour/TC Media

Une œuvre naturelle singulière fait son apparition au Jardin botanique: un bonsaï centenaire.

Cultivé par le célèbre bonsaïste américain, Ryan Neil, ce spécimen a été acquis par un amoureux de cette forme d’art végétal, Pierre Séguin, membre de la Société de bonsaïs et penjings de Montréal.

«La première fois que je l’ai vu dans un catalogue, ç’a été le coup de foudre. Je me suis dit « il faut absolument que ce bonsaï se retrouve dans un musée », pour reprendre la fameuse phrase d’Indiana Jones», lance M. Séguin.

Celui-ci en a donc fait l’achat auprès de M. Neil pour le remettre directement dans les mains du Jardin botanique de Montréal. «Je ne pouvais pas imaginer qu’il se retrouve dans une collection privée, loin des yeux du public», affirme l’amoureux des arbres japonais.

Créé à partir d’une souche d’un séquoia sempervirens, ce bonsaï est unique, de par le fait que son essence soit nord-américaine, mais aussi dans sa présentation et sa structure. Il s’est fait remarquer par les experts en la matière dès son dévoilement par M. Neil, en 2005.

La qualité de son tronc, qui lui donne un aspect «massif et puissant» et son style qui rappelle «une forêt enchantée», pourrait en faire un trésor national d’ici quelques années, insiste M. Séguin. Pour l’instant, l’arbre n’en est qu’à ses débuts. Il s’agit, selon les experts, d’un jeune spécimen, son âge étant estimé entre 80 et 200 ans et son espérance de vie étant millénaire.

Il est impossible de ne pas aussi souligner le concept ironique de créer un bonsaï à partir d’une essence qui dans la nature peut prendre des proportions gargantuesques. Le plus imposant de son espèce, un dénommé Hypérion qui se trouve en Californie, atteint une hauteur vertigineuse de plus 115 mètres, faisant de lui le plus grand être vivant du monde.

Provenant de la côte ouest des États-Unis, le bonsaï nécessite une attention particulière. Il devra être conservé dans un climat frais et humide et être arrosé régulièrement. Ses pousses, qui se multiplieront rapidement au printemps, devront être entretenues fréquemment, afin d’éviter que le séquoia ne retrouve ses proportions gigantesques.

L’horticulteur spécialisé, Éric Auger, prendra soin du bonsaï, sous les conseils avisés de M. Neil.

C’est dans la cour de la maison de l’arbre qu’ira cette nouvelle acquisition du Jardin botanique. Il s’ajoutera à la collection, unique au Canada, de 351 bonsaïs et penjings du site.

«Nous sommes heureux de pouvoir compter cette pièce dans nos collections. C’est aussi pour nous une importante responsabilité que d’entretenir et faire perdurer cette œuvre d’art vivante pour les générations futures», souligne René Pronovost, directeur du Jardin botanique.

Un bonsaï est un arbre nain cultivé dans un pot, dont la forme évoque celle des arbres matures dans la nature. Il s’agit d’un art traditionnel japonais, mais dont la pratique est inspirée de la tradition chinoise des penjings.

Lors du 20e rendez-vous horticole annuel, le bonsaï sera exposé dans la salle d’accueil du Jardin botanique. L’événement se déroulera du 26 au 28 mai. L’accès au site sera gratuit le vendredi et près de 80 exposants sont attendus dans cette grande foire.

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