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Hommage à Soeur Madeleine Gagnon

Madeleine était une amie de longue date, une amie précieuse et inspirante. Nous avons eu la chance extraordinaire de l’accompagner dans les deux dernières semaines de sa vie, à partir du jour même où elle apprenait le diagnostic fatal jusqu’à sa mort survenue le 3 octobre dernier.

 

La veille, le 2 octobre, nous l’avons trouvée à demi consciente, mais elle entendait. Nous lui avons parlé pour lui dire de ne pas s’inquiéter, que sa vie avait été bien remplie, que son Oeuvre était entre bonnes mains et qu’elle lui survivrait, que le passage vers la lumière se ferait tout en douceur. Soeur Madeleine Gagnon, religieuse de Ste-Croix, fondatrice de la Maisonnette des Parents, est décédée paisiblement la nuit suivante, douze heures plus tard.

 

Déjà, jeune enseignante au primaire à Montréal, elle avait le souci de rencontrer tous les parents de ses élèves. Il lui arrivait même de rendre visite à domicile à ceux qui ne se présentaient pas à l’école pour la remise des bulletins. Cette démarche peut sembler anodine. Mais pour une religieuse, à cette époque, braver quelques interdits, ça ne se faisait pas. Cette indépendance d’esprit, cette force intérieure, cette maturité l’amèneront à fonder, il y a 25 ans, la Maisonnette des Parents dans l’arrondissement de Rosemont-La Petite-Patrie, caractérisé alors par un appauvrissement général et par l’arrivée massive de nouveaux québécois venus surtout de l’Amérique Latine, du Vietnam et du Maghreb.

 

Madeleine avait le sens de l’Évangile, de la Bonne Nouvelle du Royaume de Dieu. Elle a donné à manger à ceux qui avaient faim, elle a consolé les affligés, elle a donné espoir aux pauvres et aux démunis, elle a aidé les gens à sortir de l’exclusion. Son Oeuvre loge dans l’ancien presbytère de l’église St-Jean-de-la-Croix, rue St-Laurent. Au moment où, au Québec, l’Église reculait dramatiquement, le Royaume, avec elle, grandissait : il se faisait tout proche, concret, présent. Avec une simplicité désarmante mais avec l’assurance tranquille d’une femme de foi et d’amour, Madeleine a mis sa vie au service des valeurs les plus hautes qui soient, celles qui font un monde meilleur pour tous et d’abord pour les humbles, les pauvres, les négligés de la société.

 

Lors de ses funérailles dans la chapelle des Soeurs de Ste-Croix, où se côtoyaient des gens de toutes cultures et de toutes conditions, de nombreux témoignages ont souligné tout le bien que Madeleine avait fait autour d’elle. La veille, dans une paraliturgie autour de sa dépouille, organisée par les religieuses, nous avons été émus par la présence d’un groupe de femmes musulmanes venues prier en arabe pour le repos de son âme et par la présence de nombreux autres familiers de la Maisonnette des Parents.

 

Madeleine a eu un destin noble et méritoire, basé sur des valeurs vraies et fondamentales. Pour nous, elle est une sainte.

 

Renée Dufault

Denis Blondin

Le 24 octobre 2011

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