Rosemont: Moisissure et vétusté entraînent la fermeture de l’école Sainte-Bibiane

L’école Sainte-Bibiane, située sur le 13e avenue, dans Rosemont, devra fermer ses portes pour être refaite à neuf. Construit il y a 80 ans, le bâtiment ne répond plus aux normes sanitaires actuelles. En attendant, les 300 élèves seront relocalisés à l’école Sans-Frontières, située 500 mètres plus loin. Mais, devant le mécontentement des parents, la Commission scolaire de Montréal (CSDM) n’a pas encore fixé la date du déménagement.

Selon Jean-Denis Dufort, commissaire scolaire de Rosemont, «il n’y a pas d’urgence», mais, un agrandissement réalisé actuellement à l’école Sans-Frontières, offre une «belle opportunité» de relocalisation.

Pourtant, la situation paraît pressante si l’on en croit Caroline Lapointe, hygiéniste à la CSDM. «L’école Sainte-Bibiane est dans la liste de mes dossiers d’écoles à risque. Il convient de relocaliser le plus tôt possible à titre préventif, car il y a beaucoup d’humidité. Actuellement, je ne peux pas vous dire qu’il y a une problématique au niveau de la santé, mais il y en a une en terme de sécurité», confirme-t-elle.

Le bâtiment patrimonial, situé sur la 13e Avenue, a «fait son temps». Depuis plusieurs années, des clôtures entourent l’édifice. La toiture a été refaite, ainsi que le vide sanitaire et une partie de la plomberie. Mais l’école doit être rénovée en profondeur. «On ne peut plus se permettre de faire des travaux à la pièce», indique Catherine Harel-Bourdon, présidente de la CSDM.

Maçonnerie, fondations, décontamination des sols, chaufferie et plomberie, le chantier pourrait durer entre trois et quatre ans. Le projet de rénovation est estimé à plus de 6 M$.

Un danger pour la santé?
Un questionnaire-santé a été remis, il y a un mois, aux 44 membres du personnel enseignant. Sur 19 répondants, 14 démontraient des symptômes «potentiellement attribuables à la présence des moisissures». Quatre d’entre eux font partie du personnel du service de garde. Les activités du service de garde, situé dans le sous-sol, seront donc rapatriées dans les salles de classe à l’étage, par mesure de prévention, dès ce vendredi 28 novembre. L’ensemble du sous-sol a d’ailleurs été scellé en raison d’infiltration d’eau.

Concernant la santé des élèves, la présidente de la CSDM, Catherine Harel-Bourdon, indique travailler conjointement avec la Direction de la santé publique (DSP) et le Centre local de services communautaires. Un fait confirmé par la DSP.

Des moisissures confirmées
Un rapport sur l’état de l’école Sainte-Bibiane, commandé par la CSDM en 2012, et obtenu en vertu de la loi d’accès à l’information, confirme que le bâtiment «est contaminé par les moisissures». Des prélèvements ont été effectués en juin 2012, à l’intérieur des murs extérieurs et dans les combles. Mais le document est jugé caduc par la CSDM. «L’approche de 2012 n’était pas la bonne, indique Fabien Gagnon, coordonnateur du programme de la qualité de l’air à la commission scolaire. Il y a une façon de faire qui n’était pas reconnue sur le marché. Les prélèvements effectués il y a deux ans n’étaient qu’une photographie à un instant « T » et ne donnaient pas un aperçu global de la situation». La CSDM doit désormais suivre le guide de «Gestion de la prolifération des moisissures en milieu scolaire», émis en février dernier par le ministère de l’Éducation.

Mme Harel-Bourdon doit rencontrer le ministre Yves Bolduc prochainement pour lui faire part de la problématique de l’école rosemontoise. Concernant la date de la relocalisation, la CSDM pourrait choisir de consulter les parents au moyen d’un sondage.

La situation à l’école Sans-Frontières
En 2012, plusieurs investigations concernant la qualité de l’air ont été réalisées à l’école Sans-Frontières, située sur la 9e Avenue. En partenariat avec la Direction de la santé publique, un questionnaire-santé a été remis au personnel enseignant. 33% des répondants présentaient des symptômes «potentiellement attribuables» à une mauvaise qualité de l’air.

Depuis, plusieurs travaux importants ont été entrepris pour lutter contre les infiltrations d’eau. La CSDM indique avoir rencontré récemment le comité de l’école qui confirme ne plus avoir aucun signalement depuis un an.