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30 ans à combattre l’intolérable

Photo: Amine Esseghir/TC Media

Pour les victimes de violences dans un couple, il est difficile de porter plainte quand on ignore ses droits. Depuis trente ans, la Table de concertation en violence conjugale (TCVC) du nord de Montréal tente avec les astuces les plus insolites de diffuser le plus largement possible l’information nécessaire auprès des personnes vulnérables.

Cette entité qui regroupe seize organismes entre maisons d’hébergements Postes de quartier (PDQ) du Service de police de la ville de Montréal (SPVM), établissement de santé fait en sorte que les potentielles victimes aient à portée de main les numéros de téléphone utiles quand elles veulent quitter un conjoint violent.

Elles ont également à disposition un feuillet sur lequel les modalités à prendre en cas de fuite, les droits légaux et les ressources disponibles à proximité sont inscrits. Plus de 5000 pamphlets avec ces données ont été imprimés et distribués depuis trois ans.

«Le document peut être camouflé dans des objets anodins que l’on peut retrouver dans le sac à main d’une dame», explique Maysoun Faouri, membre du comité de coordination de la table et directrice de l’organisme Concertation femme, de Cartierville.

Mme Faouri convient qu’elle est toujours à la recherche d’astuces pour diffuser le plus possible ces informations.

À l’occasion de ses trente ans, le SPVM a voulu souligner le mérite des personnes qui contribuent le plus au succès de ce regroupement.

Avec un budget de 4000 à 5000$ et trois femmes dans un comité de coordination, l’efficacité de cette entité est reconnue.

Quand plus d’argent est disponible, la table peut faire encore plus. L’année passée, grâce à une subvention de 14 000$, une intervenante a été recrutée pour assurer de la formation auprès des professionnels dans le milieu scolaire. Intitulée: sensibilisation à la réalité des enfants exposés à la violence, celle-ci a été dispensée à 435 personnes.

Aide précieuse
«Il faut dire que la table rejoint des femmes partout, reconnaît Carolyn Cournoyer, Commandante au SPVM, chef de section des enquêtes dans l’Est de Montréal. Nous accédons à des personnes qu’on ne pourrait pas joindre autrement.»

Elle cite l’exemple d’une jeune fille nouvelle arrivante qui parle mal français qui ne sait pas quels sont ses droits quand elle est confrontée à un mari violent. «Cela peut-être aussi une Québécoise de souche qui craint de se retrouver sans ressources si elle quittait un conjoint difficile», souligne Mme Cournoyer.

La table avec ses divers organismes fournit également l’appui nécessaire à ces personnes une fois engagées dans le processus judiciaire. «Nous essayons aussi d’intervenir en amont avant que la violence n’apparaisse dans un couple ou dans une famille», observe Mme Faouri.

Plus que les coups, les mots qui blessent et les restrictions financières sont aussi une autre forme de violence envers les femmes qu’il faut savoir repérer et prévenir.

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