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Le mandarin enseigné depuis 35 ans dans Saint-Laurent

Photo: Isabelle Bergeron/TC Media

Le Collège Vanier bouillonne de vie chaque dimanche. Plus de 1 000 élèves viennent assister aux classes de l’École chinoise (mandarin) de Montréal, qui loue les locaux de l’établissement de Saint-Laurent. Depuis 35 ans, elle répond au besoin de la communauté qui souhaite garder un lien avec son pays d’origine.

Huit familles s’étaient réunies en 1983 afin de lancer cette école pour 67 élèves, se souvient l’un des fondateurs, Howard Gan, le seul à encore s’y impliquer bénévolement.

«Nous devions mettre en place une école pour nos enfants, confie celui qui, arrivé au pays via une bourse à l’Université de Saskatchewan, réside Pointe-Claire depuis les années 1970. Nous parlons mandarin et nos enfants devraient le parler aussi.»

À l’époque, une école enseignant le cantonais, un autre dialecte chinois utilisé notamment à Hong Kong, était déjà en activité à Montréal. Il y avait toutefois peu de possibilités pour apprendre le mandarin, pourtant le plus parlé en Chine.

La diversité chinoise est bien représentée à l’école du dimanche. «Au début, les familles venaient plutôt de Taïwan ou de Hong Kong, puis il y a eu des réfugiés d’Asie du Sud-Est. Aujourd’hui, la plupart viennent de Chine continentale», explique l’un des membres du conseil d’administration, Hai Thach.

Croissance

Des élèves viennent d’aussi loin que Sherbrooke pour suivre des cours de mandarin chaque dimanche à Saint-Laurent. (Isabelle Bergeron/TC Media)

La demande pour les cours de mandarin, donnés de la maternelle jusqu’à la 12e année, n’a pas cessé de croître depuis 35 ans. Des classes pour adultes, de culture ainsi que des cours supplémentaires en français, mathématiques et anglais se sont ajoutés.

Pendant ce temps, certains parents suivent des cours de danse en ligne, de tai-chi ou jouent au tennis de table dans le même bâtiment. Une trentaine d’autres sont bénévoles, comme Ling Lin, qui s’occupe notamment de faire sonner la cloche des pauses.

«C’est près de chez moi et tout le monde est gentil ici, souligne avec un grand sourire la résidente de Ville de Mont-Royal, arrivée au Québec en 2003. Comme toute notre famille est en Chine, ces cours permettent à mes enfants de communiquer avec leurs grands-parents.»

Dans les classes, les enseignants expliquent aux élèves comment écrire, la composition de chaque caractère ainsi que la prononciation. La méthode pinyin, c’est-à-dire la transcription phonétique des caractères chinois, est enseignée. «Tous sont Chinois, mais c’est comme une langue étrangère pour eux puisqu’ils fréquentent l’école française», indique M. Thach.

Aux enfants de migrants s’ajoutent depuis peu des enfants adoptés en Chine ainsi que leurs parents, qui veulent leur permettre de garder leurs racines.

Tony Chen (Isabelle Bergeron/TC Media)

Les frais de scolarité, entre 140 et 200$ par session, ainsi que des dons privés permettent de rémunérer les enseignants. «Nous avons du matériel d’études, des livres fournis gratuitement de Chine et de Taïwan, mais peu d’aide extérieure sinon. C’est le prix à payer pour demeurer une institution indépendante et apolitique», insiste le président, Tony Chen.

À l’occasion de ses 35 ans, l’école organise une soirée, le 7 avril, puis un grand festival, le 22 avril. Les élèves profiteront de barbe à papa et de popcorn entre leurs classes. La centaine de professeurs animeront par ailleurs des kiosques culturels et des étudiants donneront des spectacles dans le bâtiment D du Collège Vanier.

Camp de jour
Le 35e anniversaire de l’École chinoise (mandarin) de Montréal marquera l’implantation d’un service de camp de jour pendant sept semaines. Les enfants suivront des cours de mathématiques, français, anglais et peut-être mandarin le matin et profiteront d’activités culturelles variées en après-midi, comme la peinture chinoise.

Hai Thach (Isabelle Bergeron/TC Media)

«Cela répond à une demande, les parents souhaitant que les enfants continuent d’apprendre en été», précise M. Thach. Des camps avaient déjà été organisés sporadiquement par le passé, notamment lors de tournées de professeurs de Taïwan en Amérique du Nord.

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