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En grève ou en classe?

Les étudiants du Cégep de Saint-Laurent réfléchissent à la possibilité de reconduire le mandat de grève. Plus d’une centaine d’étudiants de l’Association étudiante du cégep de Saint-Laurent (AECSL) ont débattu de cette possibilité, dans la foulée du déclenchement des élections.

Plusieurs points de vue se sont fait entendre lors de la discussion qui s’est déroulée dans le calme. Les membres de l’AECSL qui étaient en faveur de la reconduite de la grève ont évoqué la loi 78, considérée illégitime par plusieurs étudiants ayant pris la parole. «C’est une dérive de la démocratie, le gouvernement ne doit pas régler des questions de société par des lois spéciales »  a affirmé un étudiant. Plusieurs interventions en faveur d’une reconduite de la grève tournaient autour du rôle des élections comme moteur de changement social.

Tout ça pour rien?

«Quand tu fais une course, ce n’est pas celui qui est arrivé le premier qui tire le fusil», a soutenu un étudiant qui a pris la parole pour critiquer Jean Charest d’avoir déclenché des élections pendant la saison estivale, ce qui l’avantagerait, selon lui. Plusieurs étudiants doutent pouvoir faire entendre leurs voix pendant les élections s’ils rentrent en classe.

«En manifestant, on pourrait forcer les partis à se positionner plus clairement sur la question de la hausse des frais de scolarité», a expliqué une étudiante. «Est-ce qu’on a fait tout ça pour rien?» s’est demandé une autre qui souhaite reconduire la grève jusqu’à ce que le mouvement étudiant obtienne gain de cause.

Opposé à la reconduite de la grève, un étudiant au micro a dit qu’«on n’a pas besoin d’être en grève pour s’opposer à la loi 78. Je crois que manifester, ça va aider Charest à se faire réélire.  Ça va encourager certains électeurs à voter contre les grèves et les étudiants en votant pour les libéraux».   Quelques étudiants croient que les élections sont un moyen efficace de changer les choses.

Un étudiant qui a invité les autres à ne pas reconduire la grève, a rappelé que l’Assemblée nationale avait été dissoute lors du déclenchement des élections et les grévistes «manifesteraient pour une Assemblée nationale vide. Si on continue on va passer pour des anarchistes qui ne veulent rien savoir», s’est-il inquiété.

Enfin, une étudiante a pris la parole pour exprimer son inquiètude par rapport à l’impact de la grève sur la population. «On fait mal à la population. Rentrer en classe protège beaucoup plus la population. On n’informe plus personne, tout le monde connaît déjà le dossier» pense-t-elle.

 

L’assemblée générale ou se tiendra le vote sur la reconduite possible de la grève aura lieu le samedi 11 août à l’Olympia à 11h. Pour plus d’information, il est possible de consulté le site de l’AECSL au http://test.aecsl.koumbit.org/

Dans le respect                                                                                                  

Faisant mentir les mauvaises langues qui arguent que les assemblées étudiantes sont des lieux d’intimidation, l’Association étudiante du Cégep de Saint-Laurent (AECSL) a tenu l’assemblée générale dans une atmosphère calme ou s’imposait un respect mutuel exempt de toute trace d’intimidation.  Afin de s’assurer que tous bénéficient du même droit de parole, l’assemblée de l’AECSL s’est dotée de mesures répondant aux membres qui considéraient que leurs droits auraient été lésés.

Dans le but de soutenir l’égalité des sexes, l’AECSL met des micros à la disposition de ses membres afin que les voix des femmes puissent être aussi entendues que celle des hommes. Pour encourager les femmes à prendre la parole, elles qui avaient été souvent sous-représentées dans les assemblées de ce genre selon l’AECSL, l’assemblée encourage aussi l’alternance homme-femme lors des prises de parole.

De façon plus générale, les intervenants ne regardaient pas la foule à laquelle ils s’adressaient. Leur regard était plutôt tourné vers le président d’assemblée «afin de ne pas personnaliser le débat et éviter l’intimidation» a expliqué ce dernier. Enfin, pour témoigner d’un appui à une intervention, les membres de l’assemblée applaudissaient en utilisant le langage des signes ce qui permettait d’éviter d’interrompre le débat.

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