Soutenez

Discrimination à Saint-Laurent

Effy Louridas une Laurentienne souffrant d’un handicap qui l’oblige à se déplacer en quadriporteur, se serait fait refuser l’accès à un dépanneur Couche-Tard de Saint-Laurent. Mme Louridas s’est présentée à la Commission des droits de la personne le 18 juillet afin d’entamer un processus de médiation avec l’entreprise.

L’incident se serait produit il y a un an, le 21 juillet. Mme Louridas, qui vit dans une résidence pour personnes en perte d’autonomie, aurait pris la direction du dépanneur afin de faire des courses pour venir en aide à certains résidents. Une fois sur place, des employés lui auraient refusé l’accès en lui disant qu’elle ne pouvait pas entrer  avec son quadriporteur, pour ne pas faire tomber des choses par terre.

Mme Louridas, qui dit n’avoir jamais dérangé leurs installations ne peut pas se tenir debout. « Je n’ai jamais rien fait tomber, mais ils ne voulaient pas me laisser rentrer. Je ne pense pas qu’ils soient conscients. Ce qui est important pour eux, c’est que je ne dérange pas le magasin. Ils s’en foutent», pense-t-elle. 

Accompagnée de Linda Gauthier, présidente du conseil d’administration du Regroupement des Activistes Pour L’Inclusion au Québec (RAPLIQ), Effy Louridas s’est rendue à la Commission des droits de la personne afin de faire valoir ses droits. Elle demande une nouvelle politique de service à la clientèle, un réaménagement de l’espace intérieur du dépanneur, un aplanissement du trottoir devant la porte, un mécanisme de porte électrique et un meilleur accès à la table à pique-nique de l’établissement. Mme Louridas demande aussi 6000$ en dommages moraux.

Au moment d’écrire ces lignes, l’entreprise Couche-Tard a déclaré qu’elle faisait des vérifications auprès de ses employés afin d’élucider l’affaire.

Mme Louridas sera de retour devant la Commission des droits de la personne le 25 septembre.

Des regards qui font mal

Ce n’est pas la première fois que Mme Louridas se sent rejetée. Elle dit avoir été l’objet de moqueries et de discrimination de toutes parts depuis qu’elle a perdu la capacité de marcher. «Je ne veux pas être protégée, je n’ai jamais demandé à ce qu’on m’ouvre une porte. Je veux que lorsqu’on me regarde, on  me voie comme une personne comme les autres», confie-t-elle.

Linda Gauthier connait bien cette forme de discrimination. «On nous regarde souvent comme des personnes dérangeantes. Il y un stéréotype associé aux personnes handicapées», explique-t-elle. Selon elle, la discrimination que subissent les handicapés se vit au quotidien. Par exemple, «des gens veulent nous donner des câlins sans raison. Les élus se permettent de nous tutoyer au lieu de nous vouvoyer.»

Madame Gauthier révèle que «le drame de nos handicaps est surtout dans les infrastructures et le regard des autres, de ne pas pouvoir participer à la collectivité.»

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.