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L’absentéisme en baisse au CSSS et à Sacré-Coeur

Photo: Archives /TC Media

Malgré les coupes budgétaires dans le milieu de la santé, les moyennes annuelles des taux d’assurance-salaire du Centre de santé et et services sociaux (CSSS) Bordeaux–Cartierville–St-Laurent et de l’hôpital du Sacré-Cœur sont en diminution depuis trois ans. Une nouvelle dont se réjouissent les administrations, mais que les syndicats accueillent avec scepticisme.

À l’hôpital Sacré-Cœur en 2011, le taux d’employés qui ont eu recours à l’assurance-salaire, toutes causes confondues, était de 5,1%.

Trois ans plus tard, il se situe désormais à 3,8%.

Du côté du Centre de santé et services sociaux, la moyenne a aussi diminué. De 2012 à 2015, la moyenne annuelle a quant à elle, diminué d’un peu plus de 1%.

«Dans les deux établissements, les moyennes [annuelles du taux d’assurance-salaire] ont diminué dans les dernières années», indique la porte-parole du Centre intégré universitaire de santé et de service sociaux du Nord-de-l’Île-de-Montréal (CIUSSS), Louise Mercier.

«Et ce n’est pas seulement propre à notre organisation, il y une diminution du taux d’assurance-salaire dans plusieurs autres établissements du réseau», précise Yves Laliberté, directeur des ressources humaines au CIUSSS du Nord-de-l’île.

De nouvelles ressources
M. Laliberté se dit convaincu que «c’est la mise en place de nouvelles ressources qui ont permis une diminution du taux d’assurance-salaire et aussi, des invalidités dites psychologiques, dans les deux dernières années».

Pour mettre fin à l’augmentation des invalidités d’ordre psychologique qui, selon lui, étaient en progression depuis les 20 dernières années, «nous avons installé dans les deux établissements, des équipes vouées à intervenir là où les équipes de travail fonctionnaient moins bien», explique-t-il.

Des chiffres contestés
Selon Lydia Tremblay, présidente exécutive locale de l’ l’Alliance du personnel professionnel et technique de la santé et des services sociaux (APTS) du CSSS Bordeaux–Cartierville, ces chiffres ne représentent pas la réalité.

«Il y a quelques années il y a eu une hausse, alors ils ont mis en place des façons de fonctionner beaucoup plus intenses. Depuis, les employés qui sont en congé de maladie se font rappeler beaucoup plus rapidement».

Guillaume Chouinard, président exécutif local pour l’APTS à l’Hôpital Sacré-Cœur, abonde dans le même sens, «l’administration a eu le mot d’ordre de récupérer de l’argent, d’optimiser, alors depuis ce temps, le «médecin de l’employeur», [un professionnel désigné par l’établissement de santé], semble être là davantage pour forcer le retour au travail de l’employé que pour lui donner l’heure juste».

Selon le directeur des ressources humaines du CIUSSS, cette pression comme les «médecins de l’employeur» n’existent pas.

«Ce sont des contractuels qui viennent de façon régulière parce que c’est difficile d’obtenir des médecins-conseils en gestion d’assurance-salaire», affirme-t-il.

Le président du syndicat de Sacré-Cœur soutient que les médecins désignés par l’employeur ne raisonnent pas de la même façon que les médecins traitants qui assurent le suivi du dossier de l’employé invalide.

«C’est aberrant! L’invalidité des employés qui ont recours à l’assurance-emploi est souvent contestée. Leurs méthodes sont discutables. À un point tel, que l’on se demande parfois si ce n’est pas de l’intimidation», renchérit-il.

M. Laliberté demeure toutefois catégorique «les situations d’harcèlement n’existent pas».

«Il est certain qu’une personne qui reçoit des prestations d’assurance-salaire et qui reçoit un appel du service de santé parce que sa situation sort des standards habituels de temps peut interpréter ça comme de l’intimidation», conclut-il.

Un débat plus large
Selon les représentants syndicaux, l’absentéisme s’est accentué parce qu’en plus des coupures, «il y a eu un alourdissement de la clientèle», explique Lydia Tremblay du CSSS.
Toutefois, Mme Mercier, porte-parole pour le CIUSSS, soutient qu’il y a eu «zéro» perte de service. «Aucun poste n’a été coupé, il n’y a eu des transferts de la deuxième ligne, soit l’hôpital, vers la première ligne, soient les centres de santé et de services sociaux», renchérit-elle.

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