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Bombardier: transfert d’une partie de la main d’œuvre à l’étranger

Bombardier
Photo: Archives/TC Media

Les travailleurs de Bombardier sont encore plongés dans l’insécurité. La semaine dernière, la direction a présenté à New York dans son plan quinquennal, ses intentions de transférer ou d’acquérir des lots de production traditionnels en Inde, au Mexique et au Maroc. Les activités plus complexes de design et d’ingénierie seraient quant à elles concentrées à Saint-Laurent et Belfast.

Bombardier souhaite ainsi réduire ses coûts d’exploitation. «Nous profiterons d’un arbitrage de la main d’œuvre, en plus de recentrer nos activités pour renforcer nos centres d’excellences à Montréal et en Irlande, augmenter l’efficacité de chacune de nos usines et assurer la viabilité de l’entreprise à long terme», a indiqué le vice-président de la multinationale, Jim Vounassis.

Bombardier a refusé pour l’instant de préciser combien d’emplois seront touchés par cette délocalisation. On ignore donc les impacts sur les activités à Saint-Laurent.

«La stratégie manufacturière est en constante évolution. Nous n’avons pas de détails à annoncer à ce stade-ci en lien avec les programmes, pièces ou échéanciers. Nous révisons la stratégie de façon continue afin d’assurer la viabilité de notre entreprise», a précisé la conseillère en communications, Marlène Joubert.

La multinationale souhaite accroître sa compétitivité sur le marché en misant sur une répartition plus efficace du travail, incluant le transfert de tâches simples vers les usines où la main-d’œuvre est peu coûteuse.

«Ces sites étrangers produisent des pièces plus traditionnelles qui ne peuvent être produites de façon compétitive dans un contexte nord-américain ou européen», selon Mme Joubert.

Au total, Bombardier compte 70 000 employés répartis dans 80 installations à travers le monde.

Syndicat
Pour avoir l’heure juste, l’Association internationale des machinistes et des travailleurs de l’aérospatiale (AIMTA) a envoyé une demande formelle sur les intentions précises de l’employeur.

«On veut s’assurer que leur objectif n’est pas juste de transférer des affaires ailleurs, mais qu’ils investissent sur les employés locaux, qu’on nous forme, qu’on nous donne l’expertise. Que la concurrence qui cherche une main-d’œuvre qualifiée vienne à Montréal. Ça va assurer la création et la pérennité d’emplois locaux», a fait valoir David Chartrand, le coordonnateur québécois du syndicat.

Il faut éviter que les travailleurs emploient de vieilles technologies. Pour M. Chartrand, cela aurait un impact négatif sur l’emploi dans le domaine de l’aéronautique au Québec.

«C’est de rêver en couleur que de penser qu’on va continuer à produire des avions de la même façon pendant vingt ans. Si Bombardier sort quelque chose, et bien qu’il rentre autre chose. Qu’on nous assure que la main-d’œuvre locale soit de qualité supérieure», ajoute-t-il.

Au moment d’écrire ces lignes, le syndicat n’a toujours pas obtenu de réponse de la part de Bombardier.

Rappelons que le gouvernement du Québec a décidé récemment d’injecter 1,3 milliards de dollars pour la fabrication et la commercialisation des appareils du programme CSeries.

 

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