Moratoire sur le déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve

Après avoir annoncé le déversement de 8 milliards de litres d’eaux usées dans le fleuve à compter du 18 octobre dans le cadre du projet Bonaventure, Montréal a fait savoir mercredi qu’elle suspendait le déversement en attendant que toutes les options soient réévaluées.

Le maire Denis Coderre a demandé au président du comité exécutif, Pierre Desrochers, de réévaluer le dossier. «Besoin qu’on me prouve que c’est la chose à faire», a-t-il écrit sur son compte twitter, mercredi matin.

La Ville avait annoncé qu’elle prévoyait déverser dans le Saint-Laurent, du 18 et 25 octobre, entre LaSalle et Rivière-des-Prairies, toutes les eaux domestiques non traitées qui sont habituellement acheminées à l’usine d’épuration par le collecteur sud-est.

Le débit de 13 mètres cubes par seconde pendant sept jours représente un total de 8 milliards de litres d’eau, l’équivalent de 2600 piscines olympiques.

Ce serait la troisième fois en 12 ans qu’un événement de la sorte se produirait.

Rejet dans une vingtaine de sites
Une chute à neige reliée au collecteur se trouve sous l’autoroute Bonaventure. Avec la mise au sol de la route, la Ville doit en construire une nouvelle. Ce travail ne peut se faire avec le collecteur en usage.

Mardi, la Ville de Montréal a maintenu qu’elle n’avait pas le choix de déverser les eaux usées directement dans le fleuve pendant sept jours consécutifs pour pouvoir effectuer ces travaux.

Le rejet des eaux non traitées ne serait pas concentré en un seul site. Il se ferait en une vingtaine d’endroits entre LaSalle et l’usine d’épuration de Rivière-des-Prairies par les ouvrages de surverse. Ces ouvrages servent à canaliser l’eau vers les cours d’eau quand il y a de fortes pluies et que le réseau d’égout ne suffit plus.