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Hors du commun: Joyeuses fêtes nord-américaines!

Chaque semaine, la journaliste et animatrice Julie Laferrière et l’humoriste, animateur et illustrateur Pierre Brassard posent un regard original sur les usagers du transport en commun.

Station Papineau. Sur le quai, direction Angrignon. Nous sommes vendredi, il est 11h40.

«Pardonnez-moi…» L’homme est Français, et touriste de surcroît. Petit, un peu ventru; il a la cinquantaine joviale. Il tient entre ses mains un Cartoville de Montréal: ces guides touristiques très bien conçus qui détaillent les grandes villes du monde par quartier.

Ce monsieur, donc, intercepte un homme, grand, au style remarquable.

Long manteau de laine gris; il porte une écharpe anthracite et une moustache design. Ce dernier est aussi gracieux que d’humeur un peu abrasive.

Le joyeux Français s’enquiert de la station la plus stratégique pour aborder le centre-ville.

L’élégant de mauvais poil demande à son interlocuteur, en masquant à peine un soupir d’agacement, de préciser le but de son expédition.

Le touriste effervescent résume que c’est sa toute première période des Fêtes en sol nord-américain, et qu’il souhaite voir les décorations de Noël nord-américaines.

Le dandy hirsute devient alors intensément pensif. Puis, tel un sherpa entreprenant, il trace un itinéraire des plus inspirants et des plus précis. Bien sûr, les vitrines d’Ogilvy et la rue Sainte-Catherine Ouest sont incontournables.

«Mais il vous faut ensuite aller dans le Vieux-Montréal, pour voir l’Église Notre-Dame illuminée. Ensuite, allez patiner dans le Vieux-Port. C’est vraiment beau de voir la ville au second plan. Bon, c’est sûr que si vous êtes de Paris ça ne vous impressionnera pas ben, ben…»

Je sens que, peu à peu, le jeune homme aussi s’illumine. Le touriste l’a sorti de sa grisaille brumeuse et hivernale en l’obligeant un moment à poser un œil exotique sur sa propre ville et sur le temps des Fêtes.

Puis, il ajoute qu’il faut aller aussi près du vieux chalet, sur la montagne pour voir Montréal de là-haut. Il ajoute qu’on peut y prendre un chocolat chaud, mais l’avertit qu’il sera trop cher et pas très bon.

Le Français prend des notes mentales en opinant du bonnet. Lui qui ne voulait qu’un nom de station semble un peu étourdi par tous ces lieux possibles.

Le métro arrive. Le Français remercie son guide, qui incline la tête en lui souhaitant, un tantinet ironique, de très joyeuses fêtes «nord- américaines».

Et à vous, chers lecteurs, qui êtes d’ici ou en visite pour cette période festive, nous vous souhaitons à vous aussi, de très, très belles Fêtes.

Julie et Pierre

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