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L’ère du Dragon

Qui a dit que nous étions orphelins de leaders dans notre société? Que nous étions sans guides, laissés à nous-mêmes? Que nos boussoles avaient perdu le nord? J’sais pas pour vous, mais moi, je trouve que notre château-fort national est sous bonne garde depuis que les Dragons ont commencé à cracher leur feu un peu partout autour de nous.

On se pose des questions sur la qualité de l’enseignement au Québec? On «booke» un Dragon au bulletin de nouvelles pour connaître son avis. On se demande comment la classe moyenne va s’en sortir avec l’indexation des tarifs dans les garderies à 7 $? Qui d’autre qu’un Dragon pour analyser l’impact de la chose? Et que dire des épineux problèmes que représentent l’exploitation pétrolière sur l’île d’Anticosti, l’avenir des casinos au Québec, le sauvetage du Festival des Films du Monde et l’éternel combat contre l’acné juvénile? Vite, sortez-moi un Dragon pour que l’on puisse régler ça au plus sacrant.
Je vous le dis, moi : hors des Dragons, point de salut! Fermez les yeux et faites le test. Que voyez-vous? Un Dragon! Je l’aurais parié. D’ailleurs, il serait grandement temps que l’on confie la célébration de la messe du dimanche matin à la TV aux Dragons, vu le contact direct qu’ils semblent avoir avec Dieu…

Sans blague, je n’ai rien contre les individus qui se cachent derrière les Dragons (bon, OK, y’en a un qui me tombe supérieurement sur la rate, mais ça, c’est mon affaire…). Là où je commence à en avoir plein le dos, c’est avec le réflexe que l’on semble avoir développé de s’en remettre à eux et à leur opinion. Je sais que le phénomène n’a rien de nouveau. Il arrive régulièrement que les médias s’accrochent pendant un bout à la même papatte pour boucher du temps d’antenne et pour avoir un semblant de contenu «crédible». En langage du métier, on appelle ça de la paresse. En termes d’auditoire, on appelle ça de l’abrutissement.

Et en termes de Dragons, on appelle ça se brûler sur un p’tit temps. Ça commence même à sentir le roussi…

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Après moult tergiversations, on sait maintenant qui ne sera pas le capitaine du Canadien pour la prochaine saison. Quatre assistants, tout le monde égal, pis pas de chicane dans la cabane. Il y a deux constats à faire ici. Premièrement, la direction a beau payer un salaire de malade à Subban, elle ne veut absolument pas être prise avec lui en tant qu’intermédiaire entre le bureau et le vestiaire. Et deuxièmement, si le choix du capitaine avait été laissé aux joueurs, une déconfiture dudit PK au scrutin en aurait dit trop long sur son niveau de «popularité» dans la chambre… Conclusion : il n’y a pas – encore – de leader incontesté dans cette équipe. Pas grave, c’est comme ça depuis longtemps.

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Belle surprise en ce début de saison chez Duceppe : Peter et Alice avec l’étonnante Béatrice Picard et ses 85 ans bien sonnés. Synopsis très court : devenus grands, celui et celle qui ont inspiré les personnages de Peter Pan et d’Alice au pays des merveilles se rencontrent et constatent que l’enfance de l’un et de l’autre ne fut surtout pas un conte de fées.

Ce spectacle vient nous surprendre en plein là où on ne l’attendait pas. Bravo!

Les opinions exprimées dans cette tribune ne sont pas nécessairement celles de Métro.

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