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La réalité virtuelle en avion: pour le fun d’avoir l’air con

Photo: Maxime Johnson

Avec son format assez petit pour être transporté facilement et assez confortable pour être porté pendant plusieurs heures, le casque de réalité virtuelle mobile Daydream de Google m’avait toujours semblé comme étant le premier en son genre véritablement intéressant pour être utilisé en avion. Mais qu’en est-il vraiment? Voici quelques réflexions pour les technophiles qui n’ont pas peur d’avoir l’air cons.

Daydream: le format parfait
Ma première impression de la technologie Daydream pour l’avion était la bonne. Le casque de Google est conçu intelligemment. Avec sa taille à peine plus grosse qu’une livre de beurre et sa sangle pour y insérer la télécommande, il est possible d’emporter le casque avec soi dans l’avion sans trop encombrer son bagage à main.

Une fois sur la tête, le casque tient bien en place et est léger, et ce encore plus avec le téléphone Moto Z que le Google Pixel avec lequel j’avais essayé le casque la première fois. Notons que le Moto Z est compatible avec Daydream depuis sa mise à jour vers Android 7.0 Nougat il y a quelques semaines.

Une télécommande avantageuse, qui peut s’avérer un inconvénient
La télécommande de Daydream est l’une des grandes forces de la technologie, puisqu’elle permet une interaction beaucoup plus poussée qu’avec Google Cardboard ou Samsung Gear VR, par exemple.

En avion, celle-ci pourrait toutefois s’avérer problématique avec certains jeux. Ceux qui demandent de trop gros mouvements (un jeu d’escrime, par exemple) pourraient vous faire empiéter dans l’espace de votre voisin. Notons que ma crainte de déranger ma voisine avec le cliquetis du pavé tactile s’est toutefois avérée infondée, puisque les bruits de l’avion ont masqué ceux de la télécommande.

Le son ambiant peut être problématique
Ce même son d’avion pourrait aussi être problématique d’ailleurs. Certaines subtilités pourraient notamment être perdues dans les jeux où l’ambiance sonore est importante. Une paire d’écouteurs à réduction active du bruit corrige toutefois ce problème en grande partie. J’ai d’ailleurs rapidement oublié l’avion autour de moi dans les jeux auxquels j’ai joué.

Les jeux qui nécessitent de regarder derrière nous sont à éviter
J’ai été forcé de me retourner de bord à quelques reprises dans un jeu de réalité virtuelle. Si je n’aime pas l’aspect 360 degrés de cette technologie dans la vie de tous les jours, c’est encore pire en avion. Se retourner est inconfortable, on embête encore plus les personnes à côté de nous et on n’a aucune marge de manoeuvre pour utiliser la télécommande.

Attention à l’internet
Un problème plus important de la réalité virtuelle en avion est celui de la connexion Internet. L’Internet est trop lent à bord des avions pour s’y fier, il faut donc s’assurer de tout charger à l’avance sur son téléphone. Ce ne sont pas tous les jeux qui peuvent être joués sans connexion Internet, mais la plupart de ceux que j’ai essayés fonctionnaient parfaitement.

Malheureusement, j’avais prévu profiter de la nouvelle sauvegarde hors ligne de l’application mobile de Netflix pour regarder une série télé en réalité virtuelle dans l’avion, mais l’application du service de diffusion vidéo n’est toujours pas compatible avec Daydream.

Aucun effet notable sur le mal de la réalité virtuelle (sans turbulences)
L’avion n’a pas semblé avoir d’effet marqué sur le mal de la réalité virtuelle. J’ai éprouvé un léger malaise dans un jeu de course, mais celui-ci est difficile à jouer sur la terre ferme également. La chose pourrait toutefois être différente dans une zone de turbulences.

On a l’air un peu con
J’ai demandé à ma voisine de rangée quelles avaient été ses impressions pendant ma séance de réalité virtuelle. Sa réponse veut tout dire : « en fait, j’ai pris une photo de toi et je l’ai envoyée en message texte à mes amis »!

La réalité virtuelle est encore une curiosité, et la chose n’est pas différente en avion. Si ma voisine – qui travaille dans l’industrie du cinéma et qui est donc au fait de la réalité virtuelle – ne s’est pas beaucoup formalisée de la chose, il semblerait que l’agente de bord, elle, m’ait regardé un peu de haut, au sens propre comme au sens figuré. J’ai d’ailleurs raté mon jus de tomate habituel, ce qui ne se serait pas arrivé avec un film régulier ou un jeu sur une tablette.

À mesure que la technologie gagnera en popularité, on imagine toutefois que les casques seront de plus en plus utilisés en avion et que les gens s’y habitueront.

Il faudra par contre avant tout que les jeux soient plus intéressants qu’à l’heure actuelle et que la qualité vidéo des casques s’améliore. Car pour l’instant, non seulement on a l’air con, mais la technologie n’a pas beaucoup d’avantages lorsqu’on la compare à un jeu ou un film de bonne qualité sur une tablette.

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