DayZ : le phénomène de l’heure

Le jeu de survie post-­apocalyptique DayZ est la nouvelle coqueluche du moment chez les joueurs PC.

En quatre semaines à peine, le jeu vidéo DayZ a été téléchargé plus d’un million de fois. Pas mal, pour un jeu de 30 $ en version alpha, dont la version finale devrait voir le jour dans plus d’une année. Portrait d’un nouveau phénomène vidéoludique.

Je me réveille sur le bord de l’eau, en pleine campagne, avec seulement une lampe de poche et une insatiable soif. Au loin, j’aperçois des bâtiments. J’y cours. À bout de souffle, j’arrive, quelques minutes plus tard, à Электрозаводск, une ville – je l’apprendrai par la suite – du Chernarus, une région abandonnée infestée de zombies.

À la recherche d’eau et de nourriture, je visite des maisons désertes. Avec un peu de chance, je mettrai peut-être aussi la main sur une carte de la région, sur un sac à dos pour transporter mes provisions et même sur une arme pour me défendre. Quand je rencontre finalement mon premier zombie devant l’hôpital en ruine, je n’ai toutefois qu’un petit tournevis pour l’affronter.

Je gagne mon combat avec le mort-vivant, mais celui-ci a le temps de me blesser gravement. Je fouille l’hôpital à la recherche d’un bandage pour faire cesser l’hémorragie dont je souffre. Sans succès : un autre joueur est passé avant moi. Je meurs quelques instants plus tard. Dans DayZ, la mort est permanente. À ma prochaine partie, j’apparaîtrai ailleurs, avec un nouveau personnage, sa lampe de poche et son insatiable soif.

225 km2 à explorer… à pied
Je pourrais réapparaître très loin d’Электрозаводск – surnommée Elektro par les joueurs habitués –, puisque DayZ offre plus de 225 km2 à explorer. Une carte immense, surtout que pour l’instant, les véhicules n’ont toujours pas été ajoutés au jeu par le développeur, Bohemian Interactive, pour faciliter les déplacements.

Il faut dire que ce jeu multijoueur est offert en version alpha, un stade de développement qui, généralement, n’est pas accessible au grand public. Pourquoi offrir le jeu aussi tôt cette fois-ci? Notamment parce que DayZ existe depuis quelques années déjà, en tant que version modifiée du jeu ARMA 2, et que celui-ci avait déjà ses nombreux supporteurs, désireux d’y jouer dès maintenant et d’influencer eux-mêmes son développement.

Les bogues sont donc nombreux, et plusieurs éléments n’ont toujours pas été implantés, comme les véhicules mentionnés plus tôt, mais aussi la chasse. Fait assez rare, le développeur du jeu déconseille d’ailleurs carrément son achat.

Un véritable phénomène
Depuis son lancement le 16 décembre dernier sur la plateforme Steam, ce jeu compatible avec Windows est malgré tout un véritable phénomène, qui n’est pas sans rappeler le populaire Minecraft à ses débuts. Les blogues et les forums sur le sujet pullulent sur le web, et les communautés Reddit et autres sont particulièrement vivantes.

Tous les jours, des joueurs partagent des vidéos pour montrer leurs aventures et leurs rencontres, ils offrent des suggestions aux développeurs pour améliorer le jeu et ils organisent des missions pour vider le Chernarus de ses bandits.

L’enfer, c’est les autres
Même si DayZ est un jeu de zombies, ceux-ci ne sont pas le véritable ennemi. Comme dans tout bon film de zombies, ce sont les autres humains qui représentent la principale menace.

Du tireur d’élite solitaire caché sur le toit d’une caserne de pompiers aux groupes qui tentent de vous voler votre équipement, DayZ est avant tout un jeu d’interactions, où vous pouvez communiquer avec les joueurs qui vous entourent et où un nouvel ami peut vous trahir d’un coup de couteau dans le dos au moment où vous vous y attendez le moins.

DayZ est peut-être un jeu de survie, mais il s’agit avant tout d’une formidable expérience sociologique.

Vous n’avez pas fini d’en entendre parler.