Soutenez

Un CV impressionnant pour le meilleur sommelier du Québec

Photo: Émilie Delorme/collaboration spéciale

Pier-Alexis Soulière a 29 ans, est sommelier depuis une dizaine d’années et a déjà une impressionnante feuille de route. Son amour pour le vin l’a amené à travailler dans des restaurants étoilés de Londres, de Sydney, de New York et de la Californie – où il est toujours sommelier au réputé Manresa –, en plus de remporter les honneurs dans des concours de sommellerie internationaux. Depuis le 31 mai dernier, il a pu ajouter le titre de meilleur sommelier du Québec 2017 à ce CV déjà costaud.

Dans cette compétition de l’Association canadienne des sommeliers professionnels, qui l’a opposé à Mylène Poisson (Maison Boulud) et Joris Gutierrez Garcia (Le Filet), le Québécois a réussi des dégustations à l’aveugle, un examen écrit sur l’histoire et la géographie du vin et une épreuve de service. Métro l’a rencontré quelques heures après sa victoire.

À voir votre parcours, vous semblez carburer aux défis…
Je pense qu’il faut avoir non seulement des objectifs mais aussi des contraintes. Dans ma carrière, c’est comme ça que ç’a bien fonctionné. Il faut avoir des rêves. Parce que ça part toujours d’un rêve. Mais à un moment donné, il faut travailler et réaliser ce rêve. Ça prend un plan, un bon entourage, un bon timing.

Vous avez participé à un concours de sommellerie quand vous étiez en Australie. Maintenant que vous travaillez aux États-Unis, avez-vous pensé à représenter ce pays plutôt que
le Québec?
Il y a plusieurs sommeliers qui ont déjà gagné pour un autre pays que le leur parce qu’ils y travaillent – comme moi en Australie –, mais en même temps, je ne voulais pas gagner pour un autre pays que le mien.

Il y a une certaine fierté à représenter le Québec, même si vous travaillez ailleurs?
Absolument. Ma culture est ici, mes racines sont ici, ma famille est ici. Je ne suis pas parti du Québec parce que je n’aime pas le Québec mais parce que je voulais voir autre chose et parce que j’avais des occasions de le faire.

Au niveau où vous êtes, après avoir travaillé dans quelques-uns des meilleurs restaurants du monde, le terrain de jeu est-il encore intéressant ici?
Absolument: il y a des choses intéressantes à faire partout. À partir du moment où tu quittes New York, il faut accepter que tu ne retrouveras jamais ce que tu as trouvé à New York. Pour moi, il y a aussi une question d’équilibre [qui est importante]; il n’y a pas que le travail et la carrière qui comptent. Je veux avoir une vie équilibrée [entre le travail et la famille], et ça va se passer au Québec.

Malgré votre parcours hors de l’ordinaire, votre nom est inconnu pour la grande majorité des Québécois. Avez-vous le désir d’être plus connu auprès de
vos concitoyens?
Je n’ai pas de désir particulier de me faire connaître. Je me suis concentré sur ce que je fais le mieux et, clairement, l’autopromotion n’est pas une de mes forces. Mais il faut être au goût du jour, et je me rends compte que c’est peut-être un aspect que j’ai négligé. Maintenant, ce sera à moi de m’entourer des bonnes personnes [pour remédier à la situation].

Biographie

Originaire de Plessisville, Pier-Alexis Soulière a étudié la sommellerie à l’École hôtelière de la Capitale et à l’Université du vin à Suze-la-Rousse, en France. Après avoir travaillé quelque temps au restaurant La Chronique, à Montréal, il part pour Londres en 2011, où il travaille au restaurant Dinner by Heston Blumenthal. Son visa de travail échu, il revient au Québec pour mieux repartir, cette fois-ci pour Sydney. Après quelques mois là-bas, il remporte le titre de meilleur jeune sommelier d’Australie, puis du monde, en 2014. Un mois plus tard, il se fait offrir un emploi à New York, au Modern. En août dernier, il est devenu sommelier au Manresa à Los Gatos (Californie), un restaurant qui a trois étoiles Michelin.

En août 2016, il est devenu le deuxième Québécois à obtenir le prestigieux titre de master sommelier, après Élyse Lambert en 2015. Son prochain défi? «Établir un plan pour le concours de meilleur sommelier du Canada en septembre [qui aura lieu à Vancouver]. Il faut y aller étape par étape, parce que le processus peut s’arrêter n’importe quand. Après, on verra», confie-t-il.

Articles récents du même sujet

Mon
Métro

Découvrez nos infolettres !

Le meilleur moyen de rester brancher sur les nouvelles de Montréal et votre quartier.