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Le pressier: l'artiste de l'impression

L’imprimerie serait en perte de vitesse. C’est la conclusion qu’on pourrait tirer à la lecture des pages économiques des médias. Partout dans le monde, on parle de la fermeture d’imprimeries et de journaux, et du déclin du support papier au profit d’internet et du multimédia. Pourtant, la réalité est tout autre. Le secteur est non seulement en bonne santé, mais il est aussi en pénurie de main-d’Å“uvre.

«On réduit trop souvent la profession aux journaux. Pourtant, ceux-ci représentent seulement environ 5 % de notre production», explique Robert Legal, enseignant en techniques de l’impression au Collège Ahuntsic, le seul établissement collégial qui offre cette formation au Québec. «C’est l’emballage qui constitue la majorité de notre production. L’emballage, on en retrouve partout, et le Québec est actif dans ce secteur. Par exemple, 90 % des produits emballés présents sur les tablettes de nos supermarchés ont été imprimés au Québec et en Ontario.» Des chiffres étonnants qui ne correspondent pas à l’image d’un secteur presque moribond.

Cette association à un secteur en danger a aussi des répercussions dans les inscriptions en techniques de l’impression. «Le métier est peu connu. Ceux qui s’inscrivent sont souvent des jeunes qui ont déjà des contacts avec l’industrie de l’imprimerie», ajoute Robert Legal.

Il faut dire que la crise des journaux, couplée aux  préjugés tenaces qui peignent l’image d’un métier physique, répétitif, salissant, bruyant et mal payé, en découragent plus d’un. Ces préjugés sont directement hérités d’une autre époque. «Le métier n’est plus le même. Les presses sont plus performantes qu’autrefois, elles intègrent plus de couleurs et sont gérées électroniquement. Le pressier doit tenir compte de plusieurs paramètres physiques, chimiques et mécaniques pour produire ce que le client désire. Il est de plus en plus spécialisé.»

La formation est désormais plus pointue. Le pressier doit connaître les différents types d’impression, maîtriser la physique des couleurs, la préparation des encres et l’informatique, etc. «Et avec les avancées technologiques qui s’en viennent, comme les encres réactives qui vont émettre des fréquences ou capter des énergies solaires, on va avoir besoin de pressiers encore mieux formés.»

À noter :

  • Taux de placement pour les finissants du cégep : 100 %
    .
  • On compte environ 6 700 pressiers au Québec, dont 25 % sont âgés de 55 ans et plus. Il y aura 2 000 départs à la retraite d’ici 5 ans.
  • Le taux horaire des pressiers commence généralement à 13,18 $ de l’heure, mais il peut être plus élevé selon les responsabilités.
  • Plus de la moitié des étudiants travaillent à temps partiel dans l’industrie durant leurs études.

Pour plus de détails, visitez le site du Collège Ahuntsic.

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