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Déconnecter du travail

Photo: Getty Images/Wavebreak Media

Travailler de la maison le soir ou le week-end favorise l’épuisement professionnel. Des entreprises s’organisent donc pour forcer leurs salariés à déconnecter afin de prévenir le surmenage.

Entre les ordinateurs, les téléphones intelligents et les tablettes,  il est devenu facile de travailler tout le temps et partout, y compris le soir à minuit ou le week-end au chalet. En 2012, un sondage, réalisé par l’entreprise californienne de logiciels Good Technology auprès de 1000 employés, a montré que 80% d’entre eux continuent de travailler après avoir quitté le bureau. La moitié d’entre eux s’expliquent en disant ne pas avoir le choix et déclarent vérifier leurs courriels au lit. Ces heures supplémentaires se chiffrent en moyenne à 30 par mois.

Plus fatigué, moins concentré
Mais cette habitude est néfaste pour les travailleurs. Elle augmente le risque de surmenage, selon de récentes études de l’École de commerce de l’Université de l’État du Michigan. Les chercheurs ont découvert qu’utiliser un téléphone intelligent entre 20 et 30 minutes après 21h rend difficiles la déconnexion du travail et la détente favorable au sommeil. Résultat, les participants ont enregistré de plus hauts niveaux de fatigue mentale le matin et une incapacité à se concentrer dans la journée.

Utiliser un appareil électronique avant de s’endormir nuit au sommeil, car la lumière émise par l’écran freine la production de la mélatonine, une hormone essentielle à un bon sommeil. Mais ce n’est pas la seule explication à l’effet du téléphone intelligent sur la capacité de concentration des travailleurs: les chercheurs ont en effet comparé l’impact du téléphone intelligent à celui de la télévision, des ordinateurs et des tablettes. Et le professeur assistant Russell Johnson et ses collègues ont constaté que seul le téléphone intelligent joue sur la capacité de concentration des employés au fil de la journée.

Obliger les salariés à décrocher
Les entreprises et les pouvoirs publics prennent de plus en plus conscience de l’impact du travail hors du bureau sur leurs employés. Le Brésil a adopté une loi qui oblige les employeurs à payer les heures supplémentaires passées sur les téléphones intelligents. Quant à l’Allemagne, elle a interdit aux gestionnaires d’appeler ou d’envoyer des courriels à leurs collaborateurs en dehors des heures normales de travail, à moins que cela ne soit une urgence. Volkswagen a bloqué l’accès d’une partie de ses salariés au BlackBerry professionnel entre 18h15 et 7h du matin.

Le journal belge L’Écho a indiqué en février que Siemens et Total envisagent de signer un accord pour rendre impossible l’accès aux messageries et aux intranets en dehors des heures de bureau. «Lorsqu’un employé craque, l’entreprise doit le remplacer par une personne qui n’est pas forcément efficace dès le premier jour, a expliqué à L’Écho Lahoucine Tazribine, le représentant du plus gros syndicat en Belgique francophone. Les directions sont donc à l’écoute de nos recommandations quand on leur propose d’améliorer le bien-être de leur personnel sans demander pour autant d’augmentations salariales.»

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