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Reprendre possession de nos rues

Aujourd’hui, l’aménagement résidentiel établit une distinction claire entre deux mondes : les humains et les voitures. Les terrains et les trottoirs sont aux gens, tandis que les routes appartiennent aux voitures. Toutefois, les Hollandais ont reconsidéré la démarcation entre les voitures, les gens et les rues à un seul usage il y a longtemps. À Meerlo, petite banlieue-dortoir d’Eindhoven, les rues appartiennent aux habitants, pas aux voitures.

Le bon sens se traduit tout d’abord par la construction de rues d’une largeur n’excédant pas 7,6 mètres. Toutes les rues sont bordées de pistes cyclables pavées de dalles rouges. Les intersections sont légèrement surélevées et couvertes de pavés ronds pour rappeler aux automobilistes de ralentir au moment de les franchir ou de tourner. Les dos d’âne sont bien intégrés à l’asphalte à l’entrée des rues locales. Près du centre de la ville, le trottoir disparaît et se fond dans la route elle-même.

Connu sous le nom de woonerf, ce type de rue a été conçu pour être partagé par les piétons et les automobilistes. La surface distincte des voies rend la marche agréable et sécuritaire. Les grands arbres bordant les rues ombragent les voitures stationnées sur le côté et créent une ambiance de parc ou de place publique. 

Des perceptions à changer
Souvent, les propriétaires de maison ont tendance à croire que leur domaine se termine à l’extrémité de leur lot et que la rue appartient à quelqu’un d’autre, la municipalité, peut-être. Les résidants devraient changer leur perception et commencer à reconnaître que la rue devant leur demeure est aussi à eux.

En étant plus étroite à chaque extrémité, la rue pourrait être facile à fermer, si nécessaire, et pourrait ainsi devenir la place publique du quartier. C’est là que la communauté pourrait organiser le barbecue du 1er juillet et que tous les habitants de la rue pourraient organiser une vente-débarras géante. Comme dans certaines villes européennes, un marché mobile pourrait s’y établir tous les week-ends, éliminant ainsi la nécessité de se rendre dans les grandes surfaces à la périphérie de la ville.

Pour commencer à planifier nos futurs quartiers et à corriger les lacunes des quartiers existants, nous pourrions peut-être poser un regard critique sur nos rues et en reprendre possession. Après tout, qui paie pour leur construction coûteuse et leur entretien interminable?

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