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Ayurvéda : de l'Inde au Québec

Depuis 10 ans, ils sont plusieurs milliers de touristes à visiter l’Inde pour se faire soigner selon les principes de l’ayurvéda. Des thérapeutes tentent maintenant d’importer cette mé­decine en Occident, mais est-il possible, pour une expertise vieille de plus de 2 000 ans, de traverser ainsi les frontières?

L’ayurvéda est une médecine traditionnelle indienne qui repose notamment sur une alimentation adaptée, des exercices yogiques, des massages et des décoctions d’herbes. En combinant ces différents éléments, on vise à rétablir l’équilibre naturel de l’organisme (physique et psychique).

«On sait, par exemple, qu’il n’y a pas de remède au diabète, explique la Dre Su-badha, du Rajah Healthy Acres, dans le sud de l’Inde. Mais on peut aider une personne atteinte de cette maladie en lui proposant notamment des exercices yogiques qui stimulent le pancréas.»

Les Occidentaux s’intéressent surtout à un trai-tement en particulier : le panchakarma, une purification en 5 étapes qui dure près de 40 jours. Il comprend entre autres des journées de purge où le patient vomit et souffre de diarrhées.

Ayurvéda made in Québec

En Inde, les docteurs en ayurvéda suivent une formation en médecine avant de se spécialiser dans ce
do­maine. Mais au Québec, com­me l’explique Jonathan Léger Raymond, qui offre des consultations ayurvédiques, on trouve surtout des thérapeutes sans qualification médicale.

«Beaucoup de gens disent être thérapeutes ayurvédiques alors qu’ils ne font que des massages (abhyangas), en plus d’offrir des recommandations sommai­res», indique-t-il. Lui-même n’est pas médecin, mais il a reçu des enseignements en Inde auprès d’un spécialiste en médecine ayurvédique.

Faut-il donc se méfier de l’ayurvéda made in Québec? «On trouve chez nous d’excellents massages ayurvédiques, nuance M. Léger Raymond. Les gens d’ici ont une délicatesse et une attention envers leurs clients qui man­quent aux thérapeutes indiens.»

M. Léger Raymond est par ailleurs herboriste accrédité. Cette formation lui permet d’adapter l’ayurvédique au contexte québécois en substituant autant que possible des plantes québécoises aux produits indiens. Lorsqu’il est question du panchakarma, il est toutefois par­­ti­­culière­ment im­portant d’avoir af­faire à un spécialiste, et les centres québécois offrant ce traitement dans son intégralité sont plutôt rares.

M. Raymond Léger, qui doit suivre un dernier stage avant de pouvoir offrir ce traitement, souhaiterait qu’un médecin supervise une étape délicate du processus, qui consiste à faire boire au patient une décoction provoquant une série de vomissements.

«Ce traitement ne con­vient pas aux gens très ma­lades ou dont la force vitale est faible, précise-t-il. Mais il aide à soulager plusieurs maladies chroniques et à équilibrer l’organisme, tout en le purifiant et en prolongeant l’espérance de vie.» 

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