La candidate de la Coalition avenir Québec (CAQ) dans Marie-Victorin, Martyne Prévost, ne digère visiblement pas la défaite qu’elle a subie aux mains de la péquiste Catherine Fournier. Selon le FM 103,3, elle a vivement attaqué la plus jeune élue de l’Assemblée nationale sur son incapacité à changer les choses dans sa circonscription.
«Elle [Catherine Fournier] n’a entre ses mains que des budgets discrétionnaires et des fonds de tiroirs, a lancé Mme. Prévost. Les gens pensent que parce qu’elle montre son joli minois partout, elle aide notre circonscription. C’est faux, archi-faux.»
Au scrutin général, l’élue péquiste a recueilli un peu moins de 9000 votes (30,82%), alors que la caquiste n’a touché que 8247 votes (28,39%). Catherine Fournier figure parmi les seuls députés du Parti québécois (PQ) qui ont survécu à une véritable dégelée subie par la formation souverainiste, le soir de l’élection.
Martyne Prévost dit «s’être tuée» à expliquer l’urgence de la situation aux électeurs de Marie-Victorin, mais en vain. «Ils n’ont pas compris. Eh bien, je ne dirais pas exactement ce que je pense, mais qu’ils restent dans ça.»
Elle a affirmé avoir été prête, lors de la campagne, à se battre pour son comté, «qui a beaucoup de problèmes». «Les revenus par ménage sont 23% en bas de tout le reste du Québec ; on est classés 118e circonscription sur 125. Ce n’est pas rien, tranche la caquiste. Ça ne va vraiment pas bien et ils veulent rester comme ça. Parfait. Ils restent avec une députée péquiste dont le parti n’est pas au pouvoir depuis 42 ans [NDLR: Le PQ a notamment été au pouvoir de 2012 à 2014], ce qui n’aide absolument pas.»
«Il n’y a aucune entreprise, aucune industrie dans Marie-Victorin, a déploré celle qui n’a pu se tailler un siège à l’Assemblée nationale, par un mince écart d’un peu plus de 700 voix. Il n’y a aucun changement. Que Catherine Fournier fasse croire qu’elle fait quelque chose pour la circonscription, il y a juste les citoyens qui votent pour elle qui vont la croire.»
Elle dit respecter la décision des citoyens qui ont voté, mais a pris la décision de se retirer immédiatement du monde politique. «Pour moi, ça s’arrête là. Je me dirigeais vers ma pré-retraite, donc je vais y aller tranquillement. Si les gens ne veulent pas de mon énergie, je vais la mettre ailleurs, c’est tout.»
Fournier se défend
En fin de journée, mardi, la députée élue du PQ, Catherine Fournier, a reproché à sa collègue de la CAQ d’avoir fait preuve d’un flagrant «manque de classe».
«Je pense qu’aujourd’hui, les gens de Marie-Victorin qui en prennent acte sont rassurés quant à leur choix», a t-elle déclaré.
Catherine Fournier, qui demeure désormais la seule élue du Parti québécois dans toute la grande région de Montréal, a dit trouver très choquant d’être réduite à la simple expression de «joli minois». Elle estime avoir défendu, au contraire, les droits des femmes tout au long de son dernier mandat à l’Assemblée nationale.
Sur les commentaires de Martyne Prévost concernant les «fonds de tiroirs», la jeune élue parle d’une «dévalorisation de la fonction de députée». À ses yeux, le fait de siéger sans être au pouvoir ne devrait aucunement empêcher une députée de lutter pour les conditions de ses citoyens locaux.
«Peut-être que cette femme-là n’avait pas sa place en politique», a-t-elle laissé entendre à plusieurs médias.