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Cinq choses à savoir sur la mélatonine

mélatonine

Santé Canada reconnaît la mélatonine comme traitement des troubles du sommeil chez l’adulte.

Catherine Crépeau - Agence Science-Presse

La mélatonine suscite de l’intérêt chez les insomniaques et chez les voyageurs qui souffrent de fatigue liée au décalage horaire. Ces suppléments sont-ils efficaces et sans danger? Le Détecteur de rumeurs a enquêté.

Qu’est-ce que la mélatonine?

La mélatonine est une hormone sécrétée par la glande pinéale (également appelée épiphyse), située dans le cerveau. Elle est produite en forte concentration le soir et en faible concentration le jour, et elle contribue à maintenir le rythme veille-sommeil (appelé aussi horloge biologique ou rythme circadien). La mélatonine existe aussi sous forme synthétique.

1. Elle favorise l’endormissement

La mélatonine peut agir sur le cerveau de deux façons: elle peut favoriser le sommeil ou aider à synchroniser le rythme circadien avec celui du soleil. Son effet bénéfique a surtout été mesuré sur les troubles du sommeil liés aux dysfonctionnements de l’horloge biologique, notamment le syndrome de retard de phase de sommeil (SRPS), où les personnes tardent à s’endormir et, par conséquent, à se réveiller. Le SRPS peut, à l’inverse, se caractériser par une avance de la phase de sommeil, où les personnes s’endorment tôt dans la soirée et se réveillent très tôt le matin. Dans les deux cas, la mélatonine agirait en remettant l’horloge biologique à l’heure. Plusieurs études, dont une méta-analyse de neuf essais publiés en 2010, concluent à l’efficacité de la mélatonine dans le traitement du syndrome de retard de phase.

2. Elle n’est pas une solution à l’insomnie

La mélatonine diminue le temps d’endormissement, mais n’améliore pas de façon notable la qualité et la durée du sommeil, selon plusieurs études. La méta-analyse Melatonin treatment of pediatric residents for adaptation to night shift work, parue en 2005, notait que la mélatonine pourrait induire de la somnolence et du sommeil, améliorant ainsi les troubles du sommeil, mais les mesures d’évaluation du sommeil et les doses de mélatonine sont souvent très variables d’une étude à une autre, ce qui rend la comparaison des résultats difficile.

La courte vie de la mélatonine – après 20 minutes, le corps l’a pratiquement éliminée – expliquerait en partie cette efficacité limitée. Son effet d’endormissement est rapide et transitoire, d’une durée de trois ou quatre heures. De plus, la mélatonine doit être prise à un moment et à un dosage précis qui sont difficiles à établir puisqu’ils varient d’une personne à une autre. La mélatonine fonctionne donc très bien chez certains et a des effets nuls chez d’autres. Les insomniaques chroniques compteraient parmi ceux qui ne bénéficient pas des bienfaits de la mélatonine. Du moins, aucune étude n’a jusqu’à présent montré d’effet significatif sur ces sujets.

3. Elle prévient les effets du décalage horaire

Les auteurs d’une synthèse de neuf essais cliniques avec placebo publiée en 2002 par Cochrane, un réseau mondial de chercheurs en santé, concluaient que la mélatonine, prise près de l’heure du coucher (de 22h à minuit) une fois arrivé à destination, diminuait les effets du décalage horaire chez le voyageur dont le vol avait traversé cinq fuseaux horaires ou plus. Par ailleurs, son utilisation occasionnelle à court terme semblerait sans danger.

4. Elle n’a pas d’effets indésirables à court terme

La mélatonine est jugée sécuritaire à court terme, que ce soit chez l’adolescent, l’enfant, le fœtus ou le bébé allaité. Quelques effets indésirables à court terme ont été rapportés, tels que les nausées, les maux de tête, les crampes abdominales, la diarrhée, les étourdissements, la somnolence, la diminution de la vigilance, l’insomnie et les cauchemars. Ces effets sont toutefois rares et, dans la plupart des études, ne sont pas jugés plus appuyés que ceux du placebo. Le peu d’études à long terme limite les connaissances sur l’efficacité et l’innocuité de la mélatonine lorsqu’elle est prise sur une longue période de temps. Elle est contre-indiquée chez les personnes atteintes de troubles immunitaires en raison de sa capacité à stimuler ou à freiner les réactions du système immunitaire.

5. Il n’y a pas de lignes directrices quant à son usage chez les enfants

Les études traitant de l’efficacité de la mélatonine sur le sommeil des enfants sont contradictoires en raison de la diversité des sujets et des différences quant à la posologie, au moment où les études ont eu lieu et aux méthodologies choisies. C’est pourquoi il n’existe pas de lignes directrices pédiatriques claires sur le sujet, indiquent la Société canadienne de pédiatrie et le Collège des médecins de famille du Canada. D’ailleurs, Santé Canada recommande la mélatonine pour traiter les troubles du sommeil chez l’adulte uniquement.

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