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Des débordements à prévoir dans les urgences pour «quelques mois»

Le projet d’agrandissement du bloc opératoire de Santa Cabrini avait été annoncé pour la première fois en 2018.

Les fermetures d’urgence et les différents compromis pour éviter les bris de service dans les établissements de santé pourraient se poursuivre jusqu’à la fin de l’été. Le débordement des urgences, «on va vivre ça encore pour quelques mois», ne s’est pas défilé le ministre de la Santé Christian Dubé en point de presse, lundi.

Il s’agit notamment d’un effet collatéral des vacances estivales sans restriction offertes au personnel de la santé partout dans la province, explique-t-il. Offrir du repos au personnel de santé demeure essentiel.

«Il faut faire des choix qui sont difficiles, avoue-t-il. En prenant cette décision, on savait qu’il y aurait des effets négatifs [ …] mais on pense que c’est la bonne chose à faire.»

Pour éviter les bris de service, des hôpitaux pourront créer «des corridors de service». Cela signifie qu’un établissement peut fermer sa salle d’urgence, afin que ses ressources soient regroupées dans un deuxième hôpital. «Il ne faut pas être surpris s’il y a de ces annonces-là qui seront faites, averti M. Dubé. Il n’y a rien de pire qu’une interruption de service.»

À Montréal, la capacité de plusieurs salles d’urgence était grandement excédée lundi. À l’Hôpital Général de Montréal, 158% des civières disponibles étaient occupées. Cette proportion passait à 139% à l’Hôpital Lakeshore de Pointe-Claire, puis à 136% à l’Hôpital Royal-Victoria, de Ville-Marie.

Vers la modernité

Justement, il était demandé aux Montréalais d’éviter les hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Santa Cabrini lors de la dernière fin de semaine. Ces établissements avaient presque atteint «leur capacité maximale».

Leur vétusté a été largement documentée, si bien que l’accélération de travaux prévus à Santa Cabrini a été annoncée par le ministre Christian Dubé.

L’agrandissement du bloc opératoire, précédemment annoncé, devrait être entamé en 2022 pour se terminer au printemps 2025. Deux salles d’opération seront ajoutées, ce qui portera le total à 8. On misera aussi sur 3 nouvelles salles de réveil, pour un total de 11. Des chirurgies générales, d’orthopédie et de gynécologie pourront notamment y être effectuées.

L’unité modernisée, dont la construction est estimée à plus de 96 M$, sera situé au sud-est du site, à l’intersection des rues Saint-Zotique et de Pontoise. EIle sera relié à l’hôpital par une passerelle et accueillera le bloc opératoire, l’unité de retraitement des dispositifs médicaux ainsi que les services électromécaniques.

Pour faciliter l’accès au site, le REM de l’est sera connecté à cet hôpital, et un stationnement sous-terrain de 130 places sera construit. Avec ces travaux, il sera désormais possible de créer un environnement «pour attirer les meilleurs talents», se réjouit le président du CIUSSS de l’est de l’île, Sylvain Lemieux.

«Il ne faut pas juste penser au CUSM, au CHUM pour avoir des hôpitaux dans lesquels on peut être fier de recevoir des patients, ajoute Christian Dubé. Ça passe par les investissements qu’on fait ici, à Santa Cabrini.»

L’accélération du projet serait possible en vertu de la loi 66, dont l’objectif est de concrétiser plus rapidement certains projets d’infrastructures. «Beaucoup d’étapes moins nécessaires» dans la planification des travaux ont été sautées, selon M. Dubé.

Selon les données du ministère de la Santé, l’hôpital Santa Cabrini figure au pire chapitre de la province en termes d’attente à l’urgence. En moyenne, les séjours y sont de 27h52 minutes.

Annonce à venir

Constatant les conditions difficiles dans les hôpitaux du CIUSSS de l’est, le député de Rosemont Vincent Marissal avait demandé la tenue d’une réunion d’urgence en avril.

«Pénurie de main-d’œuvre chronique, temps supplémentaire obligatoire, démissions en bloc, vétusté des installations: la situation dans les salles d’urgence de l’est de Montréal est devenue hors de contrôle», avait-il critiqué.

La situation est également précaire à l’Hôpital Maisonneuve-Rosemont, où la capacité de la salle d’urgence est fréquemment excédée. L’établissement constitue «une priorité» pour le ministère de la Santé a assuré M. Dubé.

Un projet de reconstruction doit être annoncé. «J’aimerais que l’on annonce très clairement le choix du site, puis tout le reste va débouler, explique M. Dubé. Il reste des choses à finaliser avec la Société québécoise des infrastructures, mais on parle de semaines, pas de mois.»

Les Hôpitaux Maisonneuve-Rosemont et Santa-Cabrini ont reçu l’indice de vétusté «E», le pire utilisé dans un bilan gouvernemental sur l’état des infrastructures de 2018. Seize autres hôpitaux du Québec ont reçu la même cote.

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