Après une carrière dans le domaine des communications, Lise Chartier a développé une passion pour l’histoire de son coin de pays dès sa retraite. La fondatrice de la société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot compte publier son troisième livre à temps pour le 350e anniversaire de la seigneurie de l’île.
Native de Saint-Hyacinthe, Mme Chartier a emménagé sur l’Île Perrot en 1971. D’abord journaliste tout comme son mari Gilles Caisse, le couple a fondé l’entreprise Caisse, Chartier et Associés, spécialisée en revue de presse.
Lorsque le couple a vendu la compagnie en 2001, marquant ainsi leur retraite, Lise Chartier s’est intéressée à l’histoire de sa région à travers une série de dessins de vieilles maisons réalisés par son mari.
«Je suis allée voir les gens qui habitaient ces maisons et j’ai rapidement vu qu’ils n’avaient aucune idée du passé de leurs demeures, raconte-t-elle. J’ai donc commencé à éplucher les contrats notariés aux Archives nationales et j’ai sorti tous les documents que j’ai pu trouver.»
C’est à travers l’exploration de l’histoire de ces lots qu’elle a publié en 2009 son ouvrage L’île Perrot, 1672-1765, dans lequel elle explore l’évolution de l’occupation de l’île qui passe de comptoir de traite à communauté de 300 habitants.
Seulement deux ouvrages répertoriés par Mme Chartier relataient jusqu’alors l’histoire de l’île, soit la biographie de l’abbé Victor Carrière, publié en 1947, qui se concentrait sur l’aspect religieux de la vie de l’époque, ainsi que le recueil de photographies La grosse île à l’Ouest.
350e Le comité est à la recherche d’idées pour organiser des activités l’an prochain à l’occasion du 350e. Les résidents des quatre municipalités de l’île peuvent soumettre leurs suggestions au ileperrot350@gmail.com. |
«Il n’y avait pas d’histoire réelle du développement du territoire, de qui avait possédé les terres et de qui étaient ces familles qui ont été les premières à emménager, explique-t-elle. En fouillant, j’ai découvert que c’était un petit noyau de familles qui ont fondé l’île Perrot à partir de quandJoseph Trottier Desruisseaux et surtout Françoise Cuillerier, son épouse, sont arrivés sur le territoire. C’est elle qui a réparti les terres, alors devenue seigneuresse après le décès de son mari.»
Son deuxième livre, L’île Perrot, 1765-1860, a quant à lui été publié en 2014.
Intérêt
En développant cette nouvelle passion, Mme Chartier a donc fait appel à ses connaissances en recherche acquises notamment lorsqu’elle était journaliste. Cependant, cette fois-ci, le sentiment était différent lorsqu’elle a découvert quelque chose de nouveau.
«C’est le désir de toujours trouver une nouvelle bribe d’information, à laquelle personne ne s’est attardé jusqu’à maintenant, soutient-elle. C’est une sensation incroyable de se dire que je suis la première à découvrir quelque chose qui s’est passé ici.»
Afin de se former à cette nouvelle sphère de recherche, elle a côtoyé des chercheurs, suivis des cours de paléographie et consulté des historiens. Désireuse de partager ses nouvelles connaissances, elle a même offert des ateliers de formation à la bibliothèque Marie-Uguay de Notre-Dame-de-l’Île-Perrot.
C’est de cette manière que s’est formée la Société d’histoire et de généalogie de l’île Perrot en 2009. «Les gens intéressés par l’histoire ont commencé à se regrouper autour de moi», partage-t-elle.
Depuis, plusieurs recherches, audioguides, expositions et conférences relatant l’histoire de l’île ont été créés par la société d’histoire.
Partager
Pour Lise Chartier, il est très important, non seulement de découvrir l’histoire, mais aussi de la partager.
«Il faut que les gens connaissent l’histoire, d’autant plus qu’une grande partie de la population est arrivée sur l’île récemment et ne la connaît pas, dit-elle. Je souhaite donc la partager pour que les gens aient un plus grand sentiment d’appartenance à l’île.»
C’est d’ailleurs pourquoi elle s’implique en étant présidente du Comité officiel du 350e de l’île Perrot, qui sera célébré en 2022. Actuellement, elle termine son troisième ouvrage à temps pour les festivités.
D’autres activités en lien avec l’histoire seront organisées. Mme Chartier y consacrera la majorité de son temps dans la prochaine année. Elle siège également au conseil d’administration du site historique de la Pointe-du-Moulin et souhaite continuer de promouvoir l’histoire de l’île le plus longtemps possible.