Cet été, le théâtre de l’île Perrot met en scène la pièce de théâtre Les incroyables secrets de vie des Mi’kmaq dans laquelle les Autochtones, Archie et Pierrette Martin, en compagnie de Shantal Nicole, présentent de manière interactive les traditions de leur nation. Il s’agit pour Archie Martin d’une nouvelle façon de raconter l’histoire oubliée de son peuple.
Natif du Nouveau-Brunswick et résident de Rigaud depuis plus de 50 ans, Archie Martin s’implique à plusieurs niveaux pour faire connaître l’histoire des Autochtones. Faisant partie de la nation Mi’kmaq et étant également Métis, il a notamment collaboré avec les Seigneuriales de Vaudreuil-Dorion et les rencontres autochtones organisées en 2018 à Rigaud, où il siège comme conseiller municipal.
S’agit-il de votre première pièce de théâtre?
Avec mon épouse, on a notre propre compagnie depuis 18 ou 19 ans avec laquelle on fait des présentations dans les écoles au niveau de la culture, des traditions et de l’histoire autochtone au Québec et au Canada. J’ai donné aussi des présentations aux nouveaux arrivants et aux troupes de l’armée. Le théâtre c’est donc une nouvelle façon avec laquelle on peut en parler en interagissant avec les gens dans la foule. Jusqu’à maintenant, les gens qui ont vu la pièce nous disent qu’ils apprennent beaucoup de choses et pour nous c’est vraiment ça l’objectif.
Présentation Alors que le théâtre de l’île Perrot présentera sa pièce pour les camps de jour de l’île pendant l’été, une prestation ouverte au public aura lieu le 1er août à 14h au parc historique de la Pointe-du-Moulin. La distanciation physique d’un mètre est respectée tout au long de la pièce selon les règles sanitaires en vigueur. |
Quand est née votre envie de raconter votre histoire?
Il y a une vingtaine d’années, j’ai perdu mon emploi parce que la compagnie où je travaillais a fait faillite. Il fallait que je me trouve un nouvel emploi. J’ai toujours aimé faire connaître notre histoire oubliée, j’ai donc décidé d’en faire mon occupation principale. Depuis, j’ai fait des dizaines de présentations sur divers sujets de notre grande histoire que je présente avec ou sans mon épouse à des publics de tous âges.
Avec la découverte de tombes anonymes sur des sites d’anciens pensionnats autochtones cs dernières semaines, comment voyez-vous la suite des choses?
Ce n’est pas arrangeable. Ce n’est pas l’argent qui va arranger ça. On savait que ça avait eu lieu, mais maintenant on en a la preuve. Il va falloir faire une enquête pour voir comment ils sont décédés. Je pense que Justin Trudeau se sent mal avec ça. C’est comme moi, je me sens mal aussi, mais lui, il peut pleurer comme il veut, mais il faut qu’il arrange ça, et c’est une grosse affaire. Je ne sais pas comment il va faire.
Pourquoi est-ce aussi important pour vous de raconter l’histoire?
Je crois que c’est une façon de réconcilier les peuples entre eux et de s’assurer que les erreurs du passé ne se répètent pas. La guérison, ça commence par le savoir. Quand on donne la preuve que les choses se sont passées et que les gens l’acceptent, déjà, on a une étape de faite. Si les gens ne l’acceptent pas, on ne va pas aller bien loin. C’est pour ça qu’on ne veut pas garder ça sous silence.
«À chaque chance qu’on a de parler de notre histoire, c’est vraiment merveilleux. Juste le fait que les gens la connaissent, ça va guérir un peu la plaie qui existe entre les peuples.»
Archie Martin
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