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L’Ordre des infirmières reconnaît le racisme systémique dans son réseau

Joyce Echaquan
Joyce Echaquan. Photo: Image tirée de Facebook

Dans la foulée du décès de Joyce Echaquan, l’Ordre des infirmières du Québec reconnaît «l’existence de racisme systémique» dans le réseau de santé et de services sociaux du Québec. Celui-ci toucherait particulièrement les «Premières Nations et des Inuits».

À la suite de la tragédie de l’Hôpital de Joliette, l’ordre avait créé un groupe d’experts pour énoncer sa position sur la question du racisme systémique. Son objectif était également d’offrir des soins infirmiers culturellement sécuritaires pour les communautés autochtones. 

Un énoncé sur la question sera présenté lors de l’Assemblée générale annuelle de l’Ordre en novembre.

«Il est important de reconnaître le racisme systémique à l’endroit des Premières Nations et Inuits au sein du réseau de la santé et des services sociaux afin de mettre en place des actions structurantes pour favoriser un rapport plus égalitaire et plus juste entre ces communautés et les infirmières et infirmiers, de leur assurer l’accès aux soins et une prestation sécuritaire auxquels ils ont droit et, ainsi, de reconstruire la relation de confiance», estime le président de l’orde, Luc Mathieu. 

La place de la relation interculturelle avec les Premières Nations et les Inuits dans la formation des infirmières fera l’objet d’une remise en question. 

«Des travaux sont en cours afin de déterminer et de mettre en place des activités de formation continue pour les infirmières et infirmiers dans le but de renforcer les connaissances et les compétences sur ces sujets», explique l’ordre dans un communiqué. 

Plus de 80 000 infirmiers sont représentés par l’organisation.

Décès tragique

Peu de temps avant son décès, en septembre, Joyce Echaquan s’est filmé avec son téléphone, de son lit de l’hôpital de Joliette, dans Lanaudière. L’Atikamekw de la communauté de Manawan, ne se sentant pas bien et souffrant potentiellement d’un œdème pulmonaire lié à une maladie cardiaque rare, implorait son réseau de lui venir en aide.

Pendant ce temps, on pouvait entendre deux employées du Centre hospitalier régional de Lanaudière l’insulter. L’une d’entre elles était une infirmières, qui a adressé ses excuses à la famille de Mme Echaquan en mai.

Depuis, les deux employées ont été congédiées. L’histoire a fait l’objet d’une enquête de la coroner Géhane Kamel. La situation a exacerbé les craintes de la communauté atikametkw envers le système de santé, a fait savoir le Chef Paul-Émile Ottawa lors d’une présentation durant l’enquête.

«Nous sommes les premiers touchés. Joyce était notre sœur à tous et nous avons vu sa mort en direct, sans pouvoir y faire quoi que ce soit», avait partagé M. Ottawa.

À la barre, l’urgentologue Alain Vadeboncoeur a estimé que la mort de la femme de 37 ans aurait pu être évitée avec une «meilleure surveillance» et une «intervention plus précoce» de la part du personnel soignant.

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